Imad Stitou, condamné à un an de prison, dont six mois ferme, dans l'affaire de viol de Omar Radi, a fui le Maroc avant la fin du procès. Le complice d'Omar Radi, poursuivi pour «complicité de viol», actuellement en fuite, signe des pétitions factices à tour de bras, depuis la Tunisie. La dernière en date concerne l'agitateur espagnol Ignacio Cembrero, qui profite de l'affaire Pegasus pour régler ses comptes avec Rabat. Le texte diffusé a récolté dix griffes seulement, d'individus résidant en dehors du Maroc. Selon nos informations, plusieurs personnes approchées par Ali Lmrabet y ont opposé une fin de non recevoir. La plainte du Maroc contre Cembrero, pourtant, a été jugée recevable par un tribunal madrilène et les autorités judiciaires régionales espagnoles. Dans sa plainte, le Maroc exige que Cembrero, naguère accusé d'«apologie de terrorisme», soit condamné par la justice pour ses imputations diffamatoires et à rembourser aux autorités marocaines leurs frais de justice. Ignacio Cembrero ment délibérément : si Forbidden Stories prétend que son portable faisait partie des téléphones sélectionnés «pour être ciblés» par Pegasus (sans préciser par qui) ; lui insiste à accuser Rabat et soutient que son téléphone «a été bel et bien pisté.» Plus troublant encore, Cembrero n'évoque jamais le volet espagnol de l'affaire Pegasus, pourtant plus explosif. En mai, le mouvement indépendantiste catalan a accusé Madrid d'avoir espionné illégalement des dizaines de ses chefs de file en installant le logiciel Pegasus sur leurs téléphones portables, après la publication du rapport d'une organisation canadienne documentant ces faits présumés. Au moins soixante-cinq indépendantistes catalans ont été espionnés entre 2017 et 2020. Parmi les personnes visées figurent l'actuel président régional catalan Pere Aragonés, les anciens présidents régionaux Quim Torra et Artur Mas, ainsi que des eurodéputés, des députés régionaux et des membres d'organisations civiles indépendantistes. Imad Stitou, pour rappel, a été poursuivi en état de liberté au cours de l'instruction relative à l'affaire Omar Radi. Il en a profité pour fuir le Maroc avec le concours de quelques personnalités ayant, elles aussi, maille à partir avec la justice. Sitou, poursuivi pour «complicité de viol», a prétendu par le biais de sa défense qu'il est en mission professionnelle en Tunisie pour six mois — entre autres la durée de sa condamnation ferme — un faux témoignage qui constitue une entrave à l'exercice de la justice. Avant sa fuite, Imad Stitou a été auditionné «en tant qu'accusé» par le juge d'instruction à Casablanca, tandis que l'accusé principal, Omar Radi, a été placé en détention préventive dans une double affaire de viol et d'espionnage avant d'être condamné à six ans de réclusion criminelle. Les deux ont, aussi, été jugés dans une affaire d'ébriété publique après une violente altercation avec deux cameramen à la sortie d'un bar.