En marge du sommet sur la Francophonie en Tunisie, Emmanuel Macron a soutenu samedi que la restriction des octrois de visas pour l'Algérie et le Maroc décidée en 2021 est opérationnel. Début novembre, une délégation de parlementaires français a appelé depuis Rabat à «sortir» de la crise des visas qui empoisonne les relations franco-marocaines depuis plus d'un an. «Il faut trouver des solutions pour sortir de cette situation assez rapidement», a plaidé le vice-président du Sénat, Vincent Delahaye. «Il faut essayer de trouver des voies de sortie qui soient acceptables par tous», a ajouté le sénateur français lors d'une visite de parlementaires organisée par le cercle d'amitié franco-marocain Eugène Delacroix (CED). Sauf que le président français continue son exercice solitaire depuis septembre 2021. En marge du sommet sur la Francophonie en Tunisie, le président français a déclaré à des journalistes que la politique française de fermeté sur les visas commençait à porter ses fruits. «On voit que les retours (des migrants expulsés) sont facilités», a-t-il défendu, sans donner des chiffres. En septembre 2021, Paris avait décidé brutalement de réduire de 50% le nombre de visas accordés à l'Algérie et au Maroc pour relancer la question migratoire avec les pays du Maghreb. Ce durcissement a déclenché des vagues d'indignation sur les réseaux sociaux et des articles dans les médias au Maroc et jeté un froid dans les relations entre Rabat et Paris. Cette crise n'est pas le seul dossier qui pourrit les relations entre Rabat et Paris. La France est jugée trop attentiste, voire opportuniste, sur la question du territoire du Sahara. Sa réconciliation affichée avec l'Algérie, motivée par des raisons purement énergétiques et matérialisée notamment par la visite du président français Emmanuel Macron à Alger en août, n'a pas eu toutefois le résultat escompté.