Le Conseil de sécurité de l'ONU vient d'infliger ce jeudi un cinglant camouflet à la junte d'Alger, et ce, pour la deuxième fois consécutive, en un an , en ignorant royalement les objections d'Alger par rapport au processus de règlement du conflit du conflit marocain, tel qu'il a été arrêté par le Conseil de sécurité, le 29 octobre 2021, dans sa Résolution 26.02, notamment le format des tables rondes et la participation de l'Algérie, en tant que partie prenante au conflit. Si dans la perspective du sommet arabe, prévu les 1er et 2 Novembre à Alger, le ministre algérien des affaires étrangères et le président du parlement Salah Goujil, ont mis provisoirement au tiroir leur véhémence à l'égard de notre pays, dans l'espoir que SM le Roi Mohammed VI participe au Sommet arabe d'Alger, et compense la défection des principaux poids lourds du monde arabe, le général de division Said Chengriha a failli à cette trêve protocolaire du gouvernement algérien, en boycottant les 13 emes réunions des 5 plus 5 Défense, tenues jeudi dans la capitale marocaine. La Tunisie, qui reçoit désormais ses instructions d'Alger, a fait de même. Pour la deuxième fois en un an, l'Algérie est invitée à s'engager dans le processus des négociations pour le règlement de la question du Sahara, en tant que partie prenante, au même titre que le Maroc, la Mauritanie et le polisario, qui forment dans tous les cas avec l'Algérie une seule délégation. Dans sa nouvelle résolution (26.54), qui vient s'ajouter à 18 autres adoptées depuis 2007, date à laquelle l'instance onusienne avait enclenché une nouvelle démarche pour le règlement de la question du Sahara marocain, le conseil de sécurité encourage les parties citées auparavant à poursuivre les consultations pour «faire fond sur les progrès accomplis», en vue d'une « solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, basée sur le compromis ». Il demande de nouveau au Maroc, à l'Algérie, à la Mauritanie et au polisario, qui n'est ni un pays membre de l'ONU, ni un mouvement de libération accrédité auprès des Nations unies, de «de participer davantage au processus politique et de progresser sur la voie d'une solution politique». Il exprime sa profonde inquiétude vis-à-vis de la rupture du cessez-le-feu, proclamée par le polisario, se félicitant «des efforts sérieux et crédibles faits par le Maroc pour aller de l'avant vers un règlement », et prenant note également acte d'une proposition du polisario, déposée dans la boite aux lettres de l'ONU, qui provoque une totale indifférence y compris dans le clan des alliés de l'Algérie, qui n'en tirent officiellement aucun argument. Il demande aux parties de «faire preuve de réalisme et d'esprit de compromis », en proposant indirectement à l'Algérie et au polisario de procéder à une refonte de leurs positions, pour avancer. Sur le chapitre des droits de l'homme, dont Alger se présente comme le chantre, avec au passif l'exécution de 200000 Algériens, durant la décennie noie, le Conseil de sécurité se félicite de l'interaction des structures marocaines des droits de l'homme au Sahara, en exigeant des comptes du polisario dans les camps de Tindouf et en recommandant à l'Algérie, pour la énième fois, le recensement des pensionnaires des camps, qui reste inconnu depuis maintenant, 60 ans, alors que les services de renseignements espagnols estiment à moins de 2000 personnes le nombre des pensionnaires sahraouis originaires du Sahara marocain, le reste étant composé de populations subsahariennes, ramenées dans les camps, pour amplifier le nombre de réfugiés. Ce serait la raison fondamentale pour laquelle La junte d'Alger s'oppose au recensement de ces populations, car cela risquerait de provoquer un grave scandale. L'abstention de la Russie et du Kenya, lors du vote de cette nouvelle résolution, n'a pas empêché l'adoption à la majorité des membres du Conseil dont presque tous ont soutenu ouvertement la proposition l'autonomie marocaine. On peut considérer que «la force de frappe» du Maghreb, d'Afrique et monde, est aujourd'hui, bien recadrée de toutes parts, le Conseil de sécurité ne lui laissant aucun autre choix que celui de se joindre au processus international. Nous constatons en effet avec regret aujourd'hui que la plupart des pays arabes rejettent ouvertement l'arrogance de l'Algérie et ses velléités de leadership, en s'abstenant de faire le déplacement à Alger pour participer au Sommet arabe, dans un pays qui prône et promeut la discorde, la division et le séparatisme et qui, paradoxalement, se présente en chantre de l'unité arabe. Dans le monde arabe et au sein du Conseil de Sécurité, la junte d'Alger est pointée du doigt: un obstacle à la paix et à l'unité du monde arabe et du Maghreb. *Journaliste et écrivain