«L'Algérie augmentera son budget défense en 2023 de 130% (23 milliards d'euros) pour moderniser une armée obsolète calquée sur celle de la Russie et équipée d'armes russes vétustes comparées à celles que l'Occident fournit à l'armée ukrainienne», a affirmé, mercredi 19 octobre, le journaliste Ignacio Cembrero. L'Algérie est le pays d'Afrique qui investit le plus dans ses forces armées. Le budget 2023 «prévoit que les dépenses de défense s'élèvent à 15 % du produit intérieur brut (PIB) et représentent 23 % du budget général de l'Etat» écrit M. Cembrero, qui ajoute que le Parlement algérien prohibe toute discussion sur ce sujet. Pour lui, citant des sources extra-algériennes, «l'invasion russe de l'Ukraine a mis en évidence à quel point les armes de fabrication russe sont dépassées par rapport aux armes occidentales que les Etats-Unis et plusieurs pays européens fournissent désormais à l'armée du président ukrainien Volodymyr Zelensky.» Si Rabat diversifie ses achats en acquérant par exemple des drones israéliens (WanderB et ThunderB) et turcs (Bayraktar TB2), presque toutes les armes que l'Algérie possède sont d'origine russe. «Alger a raison de s'inquiéter. La leçon qu'il commence à tirer de ce qui s'est passé en Ukraine est que sa supériorité en armement sur le Maroc, son grand rival, est plutôt théorique», ajoute le journaliste. «La dépendance militaire de la Russie entraîne d'autres inconvénients pour l'Algérie. Mi-septembre, le sénateur républicain Marcos Rubio a mené une initiative de 27 membres du Congrès américain demandant à la Maison Blanche de sanctionner Alger pour ses relations étroites avec Moscou», a-t-il rappelé. «Le mois prochain, l'Algérie donnera une nouvelle preuve de ses liens avec la Russie. Les deux armées effectueront des manœuvres conjointes autour de la base militaire d'Hammaguir, dans la province de Béchar, non loin de la frontière avec le Maroc. Bien que clinquant, cet exercice conjoint est purement symbolique et seuls 80 soldats des forces spéciales russes y participeront», a-t-il conclu.