En Espagne, les territoires touchés cet été par les grands incendies – plus de 500 hectares brûlés – seront déclarés en état de «catastrophe» naturelle, un statut qui doit débloquer des aides pour les habitants sinistrés, a annoncé lundi 22 août le premier ministre Pedro Sánchez. Le chef du gouvernement, lors d'une visite à Bejís, dans la région de Valence (est), a ainsi affirmé que la déclaration de «l'état de catastrophe naturelle dans les territoires dévastés par les grands incendies depuis le début de l'année» serait soumise à approbation mardi. Bejís a été touchée la semaine passée par un gigantesque incendie qui a finalement été contrôlé après avoir ravagé plus de 17.500 hectares de forêts, selon les données provenant des satellites du programme européen Copernicus, et entraîné l'évacuation de 2200 personnes. Sanchez a déploré le «coup psychologique pour bon nombre d'habitants et habitantes (…) que représente la perte d'effets personnels et de biens patrimoniaux», tout comme «la biodiversité perdue» dans les incendies. «Malheureusement, ce que nous dit la science, c'est que ces prochains étés vont avoir des températures encore plus élevées. Nous sommes donc face à une urgence climatique», a déclaré le Premier ministre. L'état de catastrophe naturelle permet à l'Etat de déployer une série de mesures après un désastre, notamment par des aides économiques aux particuliers pour les dommages dans leurs domiciles, des compensations octroyées aux mairies pour les dépenses extraordinaires ou des subventions pour réparer les infrastructures etc. Depuis le début de l'année, l'Espagne a connu presque 400 feux de forêt qui ont emporté 287.000 hectares, d'après le Système européen d'information sur les feux de forêts (EFFIS), soit plus de trois fois plus qu'en 2021. Entre 2006 et 2021, en moyenne 67.000 hectares partaient en fumée chaque année, soit quatre fois moins selon EFFIS. Le Portugal voisin, qui était en état d'alerte incendies lundi, a vu se consumer 94.000 hectares en 2022, soit la plus grande superficie depuis les incendies de 2017 qui avaient fait une centaine de morts, selon le dernier rapport de l'Institut pour la Conservation de la nature et des forêts (ICNF). La météo extrême de cet été en Espagne, où les vagues de chaleurs se sont succédé sans répit, alliées à la sécheresse, ont joué un rôle déterminant dans ces feux de forêt.