Adieu Rio ! Les 306 médailles d'or ont été distribuées et les Cariocas ont commencé à dire adieu à leurs JO, les premiers Jeux d'Amérique du Sud. En samba, évidemment, au mythique Maracana dimanche soir. Le maire de Rio, Eduardo Paes, a transmis le drapeau olympique à Yuroko Koike, la gouverneur de Tokyo, ville hôte des prochains jeux Olympiques d'été en 2020, lors de la cérémonie de clôture des JO de Rio. Teddy Riner, couronné pour la seconde fois, Renaud Lavillenie en argent et en larmes, Florent Manaudou détrôné pour un centième de seconde sur 50 m nage libre, Tony Yoka, un « artiste » sacré sur le ring: les moments forts n'ont pas manqué pour les Bleus à Rio, avec un total de 42 podiums, nouveau record de l'après guerre, après les 41 médailles de Pékin en 2008. Les feux de la rampe sont sur le point de s'éteindre, sur « la ville merveilleuse », et il restent les images, les records. Le triple-triple de Bolt, évidemment, avec les victoires de « l'éclair » sur 100 m, 200 m et au relais 4×100 m, avec ses collègues jamaïcains, comme à Pékin et Londres. Les six nouvelles médailles de Michael Phelps, dont cinq en or, pour un total extra-terrestre de 28 podiums et 23 titres qui isole encore un peu plus le nageur de Baltimore au sommet de l'Olympe. Ou les quatre titres de Simone Biles, la poupée américaine de 145 cm, sur les traces de Nadia Comaneci, 40 ans après le 10 parfait de la gymnaste roumaine à Montréal. – L'ombre du dopage – Des exploits, mais aussi des zones d'ombre. Avec notamment ce dossier du dopage d'Etat russe, qui a occupé tout l'espace, jusqu'à la cérémonie d'ouverture, et même durant les Jeux. Seule parmi les 68 athlètes russes finalement autorisée à concourir sur le tartan bleu du stade olympique, Darya Klishina a ainsi obtenu le feu vert du Tribunal arbitral du sport (TAS) le 15 août, alors que les JO avaient commencé depuis plus d'une semaine ! Au total, la Russie a été privée de 113 des sportifs qu'elle avait initialement engagés, dont sa « tsarine » de la perche, Yelena Isinbayeva. Ce qui ne l'a pas empêché de finir 4e au tableau des médailles (56), avec 19 titres. Mais le dopage n'existe pas que chez les Russes. Douze concurrents sont tombés durant les JO, rattrapés par la patrouille, dont six haltérophiles. Et parmi eux, deux médaillés, mais aucun gros poisson, comme Ben Johnson, le vainqueur du 100 m en 1988, à Séoul, ou la lanceuse de poids russe Nadzeya Ostapchuk, dépossédée de son titre de Londres le lendemain des Jeux… Place à la fête donc, depuis 20h00 (01h00 lundi françaises), et pour deux heures, pour quitter ces Jeux en musique. Avec les athlètes mélangés cette fois ci, sans ordre protocolaire, comme d'habitude. Mais avec deux absents, notables: Patrick Hickey et Michel Temer. – Tokyo: ‘Des Jeux fiables, sûrs' – Vieux dignitaire de 71 ans, membre du CIO, le premier a été écroué dans une prison de haute sécurité, et il doit être entendu par un juge mardi, soupçonné d'avoir trempé dans un réseau de revente illégale de billets pour les compétitions, avec à la clef un bénéfice estimé d'au moins 10 millions de reais, soit 2,8 millions d'euros. Président par intérim du Brésil, depuis la suspension de la présidente Dilma Rousseff, le second avait été hué lors de la cérémonie d'ouverture, accusé par de nombreux Brésiliens de « coup d'Etat constitutionnel ». Ce week-end il a décidé de rester à Brasilia. Mais tout cela ne devrait pas empêcher Thomas Bach, le président du CIO, de clôturer officiellement, comme il se doit, ces XXVIIIe Jeux de l'ère moderne. Et là chacun guettera la petite phrase rituelle que doit prononcer le patron de l'olympisme, pour qualifier ces Jeux finissant. Ce sera alors aux exégètes de l'olympisme de décrypter la parole officielle, pour savoir si ces Jeux ont été bons, exceptionnels, ou seulement corrects. Puis la main passera au maire de Rio, Eduardo Paes, à charge pour lui de passer le relais à son homologue de Tokyo, la ville hôte des prochains JO, en 2020, en lui transmettant le drapeau olympique. Enfin, la flamme olympique s'éteindra, pour renaître, dans quatre ans, en 2020, à Tokyo, pour les XXIXe Jeux de l'ère moderne. 124 ans après les Jeux d'Athènes de 1896, ces JO-2020 seront sûrs, fiables, paisibles… loin des péripéties brésiliennes, assurait la presse nippone dimanche.