Alors que la flambée des prix des carburants à l'échelle internationale s'estompe, Aziz Akhannouch ne réagit pas pour ça se répercute localement, dans un contexte de sécheresse qui frappe de plein fouet le Maroc. Résultat, une fronde virtuelle qui a engendré des millions de réactions. Depuis plusieurs semaines, indique Europe 1, «le hashtag #Dégage_Akhannouch se propage : plus de 600 000 comptes l'ont partagé rien que sur le réseau social Facebook. Une colère expliquée par le second métier du Premier ministre puisqu'il est l'actionnaire principal d'Afriquia, le leader du marché marocain des hydrocarbures avec Total et Shell.» Le gouvernement exclut toute réduction de la fiscalité sur les produits pétroliers, comme il a écarté un retour à la subvention des carburants ou même un redémarrage de la seule raffinerie au Maroc. «Le Maroc connaît une inflation exceptionnellement qui devrait dépasser 5,3% sur l'ensemble de l'année 2022. Par conséquent, le prix du carburant est monté à 16 dirhams, soit 1,50 euros le litre, et des centaines de milliers de Marocains accusent leur Premier ministre, Aziz Akhannouch, d'être à l'origine de cette augmentation et souhaitent sa démission», rapporte Europe 1, alors que le royaume devrait connaître une inflation élevée (+4,7 %) et une croissance en berne (+0,7 %) en 2022, selon les prévisions de la Banque centrale marocaine. Les prix à la consommation continuent de grimper à «des niveaux supérieurs à la moyenne de la dernière décennie», d'après le Haut-Commissariat au plan (HCP) au moment où l'insécurité alimentaire touche près du quart de la population, selon le rapport 2021 de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). «Aziz Akhannouch est donc accusé d'augmenter les prix à la pompe pour s'enrichir. Pour l'instant cette campagne virtuelle n'a conduit à aucune manifestation mais a déclenché une véritable polémique. L'agence de presse officielle du Maroc a dénoncé « une campagne tendancieuse » mais aucun mot de la part d'Aziz Akhannouch», met en évidence la radio française. «Le gouvernement avait annoncé une aide mensuelle aux plus démunis, ce qui n'a finalement jamais été fait, dans un pays où près de 500 000 personnes vivent avec moins de deux dollars par jour», a-t-on pointé.