Le PDG du premier groupe de médias privé algérien Ennahar, Anis Rahmani, a été condamné lundi 13 juin par un tribunal algérois à dix ans de prison ferme pour des faits de corruption. De son vrai nom Mohamed Mokaddem, Anis Rahmani, 50 ans, purgeait déjà une peine de trois ans de prison dans une autre affaire. Il servira à présent seulement la nouvelle sentence, plus lourde, puisque les peines de prison en Algérie ne sont pas cumulables. Anis Rahmani était poursuivi par le tribunal de Sidi Mhamed à Alger pour «mauvais usage des fonds de la Sarl El-Athir Presse (relevant du groupe Ennahar)», «infraction à la réglementation des changes» , «trafic d'influence pour l'obtention d'avantages indus» et «fausse déclaration», selon l'agence officielle APS. Par ailleurs, El-Athir Presse a été condamné à une amende de 32 millions de dinars (près de 209.000 euros) avec versement d'une indemnité de 10 millions de dinars (plus de 65.000 euros) au profit du Trésor public. Déjà condamné pour enregistrement illégal En mars 2021, Anis Rahmani, a été condamné en appel dans une autre affaire à trois ans de prison ferme pour avoir illégalement enregistré et diffusé en octobre 2018 une communication téléphonique qu'il avait eue avec un colonel du renseignement. Le 15 octobre 2020, le PDG d'Ennahar avait déjà été condamné à six mois de prison ferme pour diffamation dans une autre affaire qui l'opposait au directeur de la revue arabophone Echourouk El-Arabi, Yassine Fodil. Considéré comme un journaliste spécialiste des questions sécuritaires, il a été visé par d'autres plaintes pour diffamation, selon les médias algériens. Lancée en 2012, Ennahar TV, chaîne d'information en continu, se targue d'être «la première chaîne d'info en Algérie». Mais elle a été critiquée pour être une arme contre les opposants au «système» de l'ancien président feu Abdelaziz Bouteflika, poussé à la démission en 2019 sous la pression de l'armée et du Hirak, un mouvement de contestation. Lors de la campagne pour l'élection présidentielle de décembre 2019, la chaîne avait attaqué le candidat Abdelmadjid Tebboune, devenu président.