L'Algérie et le Venezuela sont convenus jeudi d'accroître leur coopération économique lors d'une visite à Alger du président vénézuélien Nicolas Maduro. Mais la réalité dans les deux pays est morose. «Nous sommes convenus de renforcer la coopération économique entre nos deux pays», a déclaré le président algérien Abdelmadjid Tebboune lors d'une conférence de presse commune avec Maduro, diffusée par la télévision officielle après des entretiens au palais présidentiel. Toutefois, la réalité est dure pour les deux pays : En 2008, le Venezuela produisait 3,2 millions de barils par jour et le pays était un des mastodontes économiques d'Amérique latine. Quatorze ans plus tard, il ne sort qu'entre 500 000 et 950 000 de barils du sous-sol du pays qui traverse une crise sans précédent avec un PIB par habitant tombé au niveau de celui de Haïti. L'Algérie, elle, est minée par les grèves, le chômage, la paupérisation et la flambée des prix et pénuries de denrées de base, le front social en ébullition s'ajoute désormais à une grave crise économique issue de la chute de la rente pétrolière qui, malgré les prix qui augmentent, reste mal gérée. Tebboune a également annoncé la prochaine ouverture d'une ligne aérienne entre Alger et Caracas. Les installations aériennes des deux pays sont profondément délabrées. Maduro a atterri dans la nuit à Alger en provenance d'Ankara, où il avait lancé mercredi un appel aux investisseurs turcs en faisant valoir les nombreuses richesses de son pays, dont le pétrole, le gaz et l'or. Il a effectué ces visites au moment où se déroule aux Etats-Unis le «Sommet des Amériques» auquel il n'a pas été invité par Washington.