Le magistrat de l'Audience Nationale espagnol José Luis Calama a décidé, hier mardi, l'ouverture d'une procédure pour un éventuel crime de « divulgation de secrets », après avoir accepté la plainte du procureur de l'Etat, pour l'espionnage présumé du président du gouvernement Pedro Sánchez et de sa ministre de la Défense Margarita Robles par le logiciel Pegasus. Cela n'a pas empêché l'encre de beaucoup couler aujourd'hui ni que certains journalistes et internautes tirent leurs conclusions, omniscients qu'ils sont. A l'exception de l'Opinion qui a axé son papier sur le fait que l'Espagne est familière des écoutes, la presse française en majorité a accusé le Maroc d'en être l'instigateur. Et ce, pour les raisons que barlamane.com a évoquées mardi, à savoir les survivances de réflexes colonialistes de l'Etat profond français qui n'arrive pas encore à digérer l'émancipation de certaines de ses anciennes colonies. Ah cette belle presse française qui se fait juge et partie, puisqu'elle condamne à sa guise et témoigne également de l'état des libertés au Maroc. Elle prononce les verdicts selon son fantasme du Maroc qui écoute et emprisonne même les journalistes libres non respectueux des lignes rouges sous de faux motifs de mœurs et viols. A en croire les assertions de ces journalistes, on dirait qu'ils étaient présents lors des faits reprochés par les plaignants contre leurs violeurs. C'est la seule explication logique à leurs « témoignages » publics de ce qui se passe au Maroc. Ciel, la méthode Foccart a encore de beaux jours devant elle en France ! A ces organes et journalistes de l'hexagone s'ajoutent les Fhamatôrs marocains comme Ali Lmrabet, ces énergumènes apparus chez nous au début des années 2000, qui savent tout, expliquent et définissent tout événement selon leur perspective. Même l'eau sur Mars a à voir avec Ali Lmrabet. Le fhamatôr est détectable dans sa précipitation à sortir des « vérités » souvent infirmées. Mais il n'en a cure. Lui, il sait. C'est un don qu'il a, le savoir. L'apprentissage c'est pour les gens communs. Et les « vérités » qu'il profère, il les lie forcément à son nombril – car que serait le Fhamatôr s'il n'était pas le héros de son propre délire. Il est spécialiste en toute chose, mais préfère parler de politique. Chez lui, le raccourci c'est l'argument massue, et insulter l'intelligence des gens, son credo. Ali Lmrabet, du haut de son adresse sur Twitter où il vit h24, veut lui aussi coûte que coûte être espionné par Pegasus. Il est le spécialiste des spécialistes en informatique et cryptographie appliquée. Les Kobeissi, Zetter et autres Sandvik, sommités très suivies sur twitter, il est leur maître ; et bien qu'ils aient prouvé en gros que la liste d'Amnesty Lab est une fraude, lui il a décidé que la fraude c'était de le contredire dans son incohérence. I decided to give the recent Pegasus coverage the benefit of the doubt and spent my lunch break looking up other reports by the same folks. In a report published last week, their *only* evidence for attribution is a *self-signed* TLS certificate. That's not evidence. pic.twitter.com/SDdP5YBc8J — Nadim Kobeissi (@kaepora) July 20, 2021 Bien sûr, la presse algérienne en a fait des gorges chaudes, mais elle, elle compte encore moins que les organes de l'Etat profond français. Car comme l'avait annoncé le dernier rapport des droits de l'Homme du Département d'Etat américain, les journalistes qui diffusent encore en Algérie, sont les porte-voix de l'Etat. Et l'Etat algérien étant autoritaire (toujours d'après le qualificatif usité par le Département d'Etat US), il use de propagande. Et la propagande n'est pas de l'information. Elle est même tout son contraire. Et enfin la presse espagnole, elle, est toujours partagée entre affaire hispano-espagnole ou écoutes marocaines (plutôt qu'étrangères). On se demande d'ailleurs pourquoi ne pas pointer la France, jalouse du rapprochement entre Madrid et Rabat. N'a-t-elle pas perdu au profit de l'Espagne son statut de premier partenaire économique du Maroc, avec tous les privilèges qui en découlent notamment en termes de marchés colossaux ?