Nadim Kobeissi, chercheur libanais en informatique spécialisé dans la cryptographie appliquée ne se contente pas de démonter les prétendues révélations de Forbidden Stories. Il pointe le défaitisme méthodologique de l'étude et l'acharnement injustifié de certaine presse contre le Maroc. «Mediapart profite de la société de la délation. C'est un fait. On broie les droits qu'encadre la loi au nom d'une soi-disant vérité supérieure qui est tout sauf impartiale» : les mots d'Eric Dupond-Moretti, garde des Sceaux, ministre de la Justice français, sont plus que jamais d'actualité. «Mediapart n'accorde jamais de circonstances atténuantes. C'est le problème. Mediapart instrumentalise la transparence à son profit», a-t-il dit pour enfoncer le clou. Plusieurs spécialistes de la sécurité informatique ont renforcé, ces derniers jours, les soupçons pesant sur cette l'enquête controversée, publiée par un consortium de plusieurs médias internationaux, et qui se fonde sur une liste obtenue Forbidden Stories et l'ONG Amnesty International. Cette affaire a par ailleurs donné lieu à des rebondissements médiatiques et judiciaires qui ont entraîné un déluge de commentaires et d'analyses sur la fiabilité du data journaliste exercé sans vigilance critique. Le traitement médiatique de cette affaire a été marqué par un radicalisme antimarocain turbulent et insatiable sans aucune nuance, confondant principes subversifs avec la vraie liberté d'informer. «Il y a, sur tout ce qui sort de Mediapart depuis une semaine, une teinte d'uniformité assez déplorable. Presque tout leur travail ne consiste le plus souvent qu'à faire un résumé des principales révélations qui leur tombent entre les mains, et à les disposer avec le plus possible de fausse objectivité» note une source dans le milieu informatique à Barlamane.com. Mediapart a retenu l'attention : en une semaine, une dizaine d'articles très violents contre le Maroc étouffant à dessein le moindre germe d'autocritique, au point de s'interroger : comment se fait-il qu'un journal jouissant d'existence assise, de clientèle étendue et de réputation faite tombe si bas ? Nadim Kobeissi, chercheur libanais en informatique spécialisé dans la cryptographie appliquée, expose les procédés méthodologiques qui ont été mis en place pour analyser, en particulier, les révélations ayant structuré l'enquête de Forbbiden Stories. M. Kobeissi revient notamment sur trois réflexions : l'usage de données sans preuve, les qualité du travail diffusé et la valeur analytique finalement relative des conclusions présentées. Mediapart's front page has three stories about Morocco, with claims such as Morocco "targeting at least 10,000 mobile phones including civilians and journalists." This is not supported by *any* evidence presented by Amnesty. This is completely made up. pic.twitter.com/BxYvFsmyKr — Nadim Kobeissi (@kaepora) July 24, 2021 «La une de Mediapart contient trois articles sur le Maroc, avec des allégations telles que le Maroc "ciblant au moins 10 000 téléphones portables, dont des civils et des journalistes". Ceci n'est étayé par *aucune* preuve présentée par Amnesty. Tout est entièrement fabriqué». Mediapart a essuyé depuis ses débuts près quelque 160 procédures judiciaires, entraînant de lourds frais d'avocats, des polémiques, des luttes médiatiques et trois condamnations définitives. Fin 2017, Mediapart a été accusé d'avoir élucidé des informations sur l'islamologue Tariq Ramadan, accusé de multiples viols. Pour M. Kobeissi, la méthodologie de Citizen Lab peut-être tripatouillée sans aucun effort, mettant en garde contre «la facilité avec laquelle l'on peut fabriquer des preuves de piratage» par Pegasus «en 30 secondes». «Dans cette affaire, Mediapart joue le rôle de celui qui ouvre sa large gueule pour recevoir les dénonciations calomnieuses et pose la sellette pour en faire ce qu'il croit bonne et prompte justice» pointe notre source. Every single "methodology ruled sound" by Citizen Lab here can be faked with absolutely no effort. This is simply outrageously bad research practice, and what happens when your politically aligned buddies are charged with peer reviewing your research. https://t.co/kDOFD22U0t — Nadim Kobeissi (@kaepora) July 22, 2021 Objectif selon M. Kobeissi : enveimer les relations du Maroc avec ses voisins. «Aucune précision méthodologique n'a été fournie, et cette enquête n'a pas été générée sur un terrain viable. Il est très facile de falsifier les résultats de ces révélations» a noté M. Kobeissi. «Les bureaux de Mediapart s'étaient engagés à fond contre le Maroc, et ce n'est pas la première fois. La bonne presse de démagogie hurlait et grondait sans raffiner et étudier ce qu'elle avait entre les mains. Accabler le Maroc sans autre charge qu'une liste polémique qui, de l'aveu même de ses éditeurs, ne compte rien de concluant, il fallait le faire» s'indigne notre source. Because of journalists and technical experts misleading the public, diplomatic relations between Algeria and Morocco are now further strained because Algeria believes that there is strong evidence that Morocco used Pegasus. There is no such evidence.https://t.co/AW2oV15BDs — Nadim Kobeissi (@kaepora) July 23, 2021 We all agree that targeting journalists with malware is evil. Do we also agree that deepening political tensions between neighboring Arab nations based on misrepresented, largely nonexistent evidence on state actor attribution is also evil? Who do we hold responsible for that? — Nadim Kobeissi (@kaepora) July 23, 2021