Faute de pouvoir manifester, des militants continuent le combat sur Internet, non sans risques. Il était l'un d'eux. Hakim Debazi, 55 ans, un militant algérien des droits humains, est mort en détention, selon les informations de Barlamane.com. Cet activiste de 55 ans, père de trois enfants, a été condamné pour «atteintes aux institutions», après son arrestation le 20 février 2022, dans la commune de Hadjout (nord-centre). Il est mort le 24 avril à la prison de Koléa. Il est l'un de ceux qui ont été condamnés par la justice algérienne à des peines de prison ferme pour leurs publications sur les réseaux sociaux. «L'activiste Hakim Debazi a été condamné» pour «incitation à attroupement, outrage à corps constitué et publications Facebook pouvant porter atteinte à l'intérêt national», selon nos informations. Son cas a été soulevé à maintes reprises par le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), une association de soutien aux prisonniers Plusieurs militants ont été accusés d'«outrage au président de la République» pour des messages publics dans lesquels il qualifiait Abdelmadjid Tebboune de «président illégitime». M. Debazi a dénoncé « l'arbitraire» du système judiciaire à travers ses publications, et le régime politique qui étouffe les aspirations populaires. La justice a également eu la main lourde contre d'autres militants du Hirak depuis le début de l'année 2022, poursuivis pour «atteinte à l'intégrité et l'unité nationale» et «incitation à attroupement non armé», c'est-à-dire d'avoir appelé à manifester. Le régime algérien continue de cibler opposants, journalistes, médias indépendants et internautes. Selon le dernier décompte du CNLD, quelque cent personnes sont actuellement en détention dans les prisons algériennes pour des raisons politiques. Depuis le début du soulèvement populaire le 22 février 2019, des internautes très actifs, en particulier en province, sont régulièrement visés pour leurs publications sur les réseaux sociaux, dont un jeune partisan du Hirak, Walid Kechida.