Etant donné que l'Italie a décidé d'autoriser légalement l'union civile entre les personnes de même sexe, la polygamie doit devenir aussi un droit civil dans ce pays, a déclaré Hamza Piccardo, fondateur de l'Unione delle Communità Islamiche d'Italia (UCOII), dans un commentaire sur Facebook. Selon Piccardo, il n'y a en Italie aucune raison valable de s'opposer à un mariage polygame librement consenti par les différentes parties. Les affirmations de Piccardo ont suscité de fortes critiques. En mai de cette année, le pays a accepté le mariage civil entre deux personnes d'un même sexe, malgré l'opposition de la très influente église catholique. « Si on se base sur les droits civils, on ne peut plus s'opposer à la polygamie », souligne Piccardo. « Les musulmans n'approuvent pas une relation homosexuelle, mais doivent se soumettre à un système qui accepte ces liens. » Croissance de la population Debora Serracchiani, présidente adjointe du Parti démocrate (PD), met cependant en garde contre la possibilité de balayer ainsi d'un revers de la main une lutte séculaire pour les droits des femmes. Selon elle, la polygamie n'a rien à voir avec les droits civils. Paolo Grimoldi, député européen appartenant au parti d'opposition La Ligue du Nord, a expliqué que les déclarations de Piccardo ne reflètent pas l'image d'un imam modéré avec lequel le gouvernement italien dit vouloir mener un dialogue ouvert. Selon d'autres, les propos de Piccardo nuisent également à l'Islam. Piccardo trouve cependant étonnant qu'une simple réflexion sur une question de philosophie du droit débouche sur de telles réactions grotesques. Il ajoute que l'influence démographique de la polygamie ne doit pas être sous-estimée. Selon lui, elle rééquilibrerait le déclin de la population et ferait diminuer le besoin de main d'œuvre étrangère. Les couples homosexuels jouissent en Italie des mêmes droits que les autres couples mariés. Il leur est cependant impossible d'adopter des enfants.