L'alliance entre Israël et des pays arabes envoie un message fort à l'Iran, a déclaré lundi le chef de la diplomatie israélienne Yaïr Lapid à l'issue d'une rencontre inédite dans le sud israélien. Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères marocain; a affirmé que la présence du Maroc au sommet du Néguev découle de convictions fortes et d'une profonde croyance dans le rôle que joue le Royaume dans le processus de paix. Nasser Bourita, lors de la conférence de presse qui a conclu le sommet du Néguev dans le désert israélien, a affirmé aux ministres des affaires étrangères de l'Amérique, du pays hôte, de l'Egypte, des Emirats arabes unis et de Bahreïn que le roi Mohammed VI exprime toujours son soutien à la solution à deux Etats, une solution qui préserve la sécurité de la région et les intérêts des deux pays. Le ministre des Affaires étrangères du Maroc a souligné que la conviction et les positions du Maroc sont fermes à la lumière des relations historiques entre le Maroc et Israël et entre le roi et la communauté juive, ajoutant que le Royaume contribue et soutient tous les efforts visant à relancer le dossier palestinien. Le ministre des Affaires étrangères a conclu son intervention par un message adressé aux ministres des Affaires étrangères des pays participants, où il a déclaré : «J'espère qu'on se retrouvera dans un autre Sahara, animés avec le même esprit». « Nous écrivons ici l'histoire, bâtissons une nouvelle architecture basée sur le progrès, la technologie, la tolérance religieuse, la sécurité et le renseignement (...) Cela intimide, dissuade nos ennemis communs, en premier lieu l'Iran », a déclaré Lapid. Le ministre israélien s'exprimait lors d'une conférence de presse au côté du secrétaire d'Etat américain Antony Blinken et de leurs homologues de pays arabes ayant normalisé leurs relations avec l'Etat hébreu. Cette rencontre inédite qui s'est déroulée dans le désert du Néguev a porté sur la paix au Moyen-Orient et le programme nucléaire iranien. Les Etats-Unis et l'Iran sont dans les dernières phases de pourparlers indirects visant à relancer le pacte de 2015 censé empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique, en échange de la levée des sanctions qui asphyxient l'économie iranienne. Mais Israël voit d'un mauvais oeil un possible accord entre les grandes puissances et l'Iran, son ennemi numéro un, craignant de le voir profiter du pacte pour se doter en douce de l'arme nucléaire. Israël partage la même inquiétude vis-à-vis des activités iraniennes dans la région que les Emirats arabes unis et Bahreïn, deux monarchies du Golfe représentés aux entretiens du Néguev. Outre ces deux pays, les ministres des Affaires étrangères du Maroc et d'Egypte ont participé à la rencontre qualifié « d'historique » par Israël. « La normalisation avec Israël est la nouvelle normalité », a estimé dimanche à Jérusalem le secrétaire d'Etat américain, alors que ce processus est fustigé par les Palestiniens car il rompt avec des décennies de consensus arabe conditionnant l'établissement de relations avec Israël avec la résolution du conflit israélo-palestinien. Les « gains » liés au processus de normalisation « ne sont pas un substitut à des progrès entre Palestiniens et Israéliens », a déclaré lundi Antony Blinken, en réaffirmant le soutien américain à la solution à deux Etats. Les négociations pour trouver une solution au conflit israélo-palestinien sont au point mort depuis 2014.