Le parti d'extrême droite espagnol Vox va faire pour la première fois son entrée dans un gouvernement régional, dirigé par la droite en Castille-et-Léon (centre), ont annoncé jeudi 10 mars cette formation et le Parti Populaire (PP, droite). «Nous sommes parvenus à un accord de législature avec Vox (…) qui va permettre (l'entrée en fonction d')un gouvernement stable et solide», a déclaré sur Twitter le président sortant de cette région, Alfonso Fernandez Mañueco (PP), qui va pouvoir être reconduit dans ses fonctions grâce à cet accord. Vox a indiqué de son côté qu'il détiendrait la vice-présidence du gouvernement de cette région proche de Madrid, qui dispose, comme les autres régions d'Espagne, de très larges compétences dans ce pays très décentralisé. Un représentant du parti d'extrême droite a par ailleurs été élu jeudi à la présidence du parlement régional. Lors d'un scrutin anticipé en février en Castille-et-Léon, remporté par le Parti Populaire (PP) mais sans majorité absolue, Vox avait totalisé 17,6% des suffrages et 13 sièges de députés régionaux sur 81 contre un auparavant. Le parti socialiste au pouvoir en Espagne a immédiatement dénoncé l'entrée de Vox au sein de ce gouvernement régional, qualifiée de «pacte de la honte» avec le PP. Vox avait provoqué une onde de choc fin 2018 en rentrant en force au Parlement d'Andalousie (sud), bastion historique de la gauche et région la plus peuplée d'Espagne. Mais jusqu'ici, que cela soit dans cette région méridionale ou dans celle de Madrid, ce parti a toujours soutenu les exécutifs régionaux dirigés par le PP mais sans en faire partie. Sur le plan national, Vox est devenu, depuis les élections législatives de 2019, la troisième force du pays et dispose de 52 députés sur 350 au Parlement espagnol.