Le ministre de l'Equipement et de l'Eau, Nizar Baraka, a plaidé, jeudi à Rabat, pour une véritable « efficacité hydrique » en vue de faire face au stress hydrique qui plane actuellement sur le pays. Intervenant lors d'une rencontre organisée par le Club de la presse du Maroc sous le thème « L'enjeu de l'eau au Maroc », en partenariat avec l'Institut Supérieur de l'Information et de la Communication (ISIC), M. Baraka a souligné que l'amélioration de « l'efficacité hydrique » au Maroc doit être au centre des préoccupations y compris les secteurs du bâtiment et de l'administration. «On est passé de la pénurie d'eau au stress hydrique» a affirmé le ministre, faisant savoir que ce constat résultant des changements climatiques remonte à 2008, d'où 30% des ressources hydriques seront perdues annuellement d'ici 2050. Le ministre a, en outre, mis l'accent sur d'autres facteurs ayant aggravé cette problématique, notamment la hausse de la température, ajoutant qu'en moyenne, le Maroc reçoit 140 milliards m3 de pluies, dont 108 milliards m3 s'évaporent, alors que le ratio de quantité d'eau par personne a atteint en moyenne 606 m3. S'attardant sur la situation des barrages au Maroc, M. Baraka a évoqué une baisse considérable des taux de remplissage des barrages durant ces quatre dernières années, passant ainsi de 62% en 2018, 49% en 2019, 37% (2020) et 34% 2021 pour enregistrer actuellement 12,7%. Aussi, plusieurs bassins hydrauliques ont été impactés à cause de la faible pluviométrie, notamment le bassin hydraulique de Guir-Ziz-Rhéris affichant un déficit de 30 à 50% ou encore les bassins hydrauliques du Loukkos et Sebou (60 à 70%) et de 71 à 80% dans les bassins hydrauliques de Souss-Massa, du Tensift, de l'Oum Er Rbia et de la Moulouya. Par ailleurs, le ministre a passé en revue les divers programmes dans lesquels le Maroc s'est engagé en matière de gestion du domaine hydrique, notamment 149 grands barrages d'une capacité de 19 milliards mètres cubes et 115 autres barrages en cours de construction pour arriver à 24 milliards m3. D'autres projets sont en gestation, poursuit le ministre, notamment la réalisation de plusieurs stations de dessalement de l'eau de mer, la construction des barrages collinaires, l'interconnexion entre système hydraulique ainsi que la préservation des nappes phréatiques et ce dans le cadre du Programme national d'approvisionnement en eau potable et d'irrigation 2020-2027. M. Baraka a fait observer que sur 115 milliards de dirhams affecté audit programme, un plan d'urgence 2021-2022 a été mis en place pour un budget de 2,42 MMDH, en vue de garantir l'approvisionnement en eau potable dans les bassins hydrauliques de la Moulouya, de l'Oum Er Rbia et du Tensift.