L'Assemblée générale des Nations unies a adopté, le 2 mars, une résolution qui «exige que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l'Ukraine», lors d'un vote approuvé par 141 pays, cinq s'y opposant. Le Maroc a été absent. Le Maroc a officiellement affirmé «suivre avec inquiétude» les événements, avant de réitérer son «soutien à l'intégrité territoriale des Etats membres des Nations unies» et son «attachement» au principe de «non-recours à la force pour le règlement de différends entre Etats». L'Assemblée générale des Nations unies a adopté, mercredi, à une grande majorité, une résolution exigeant que la Russie cesse son intervention. Cinq pays seulement s'y sont opposés, trente-cinq se sont abstenus, et le Maroc a préféré ne pas participer au vote. Le Maroc, affirme Le Figaro, «s'est lassé de l'inaction voire de la fragilité du soutien de l'UE et de ses Etats membres à sa cause nationale: la reconnaissance de sa souveraineté sur le Sahara». «Tout en restant attaché à la préservation de ses relations stratégiques, le Maroc n'en cherche pas moins, ces derniers mois, à diversifier ses partenariats, tant au niveau géopolitique qu'au plan économique. Et c'est dans ce cadre que s'inscrit notre visite réussie en Russie, le mois dernier», a clairement expliqué le souverain, au printemps 2016, rappelle le journal français. En décembre 2019, la reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté du Maroc sur le Sahara a mis à nu les ambivalences des Européens. «Aujourd'hui, nous sommes tout à fait fondés à attendre de nos partenaires qu'ils formulent des positions autrement plus audacieuses et plus nettes au sujet de l'intégrité territoriale du royaume», a affirmé Mohammed VI à l'automne 2021, dit le journal qui explique la démarche de Rabat à l'ONU. «Le Maroc peut donc craindre, dans le contexte récent d'intenses tensions avec l'Algérie, que la Russie soutienne l'Algérie en cas de dérapage armé. Les réactions des Etats-Unis et des Européens au moment des révolutions arabes, et même dans l'actuelle guerre en Ukraine, peuvent au contraire lui faire craindre un manque de soutien des alliés supposés le défendre en cas de conflit armé.» «La planification de Moscou n'est sans doute pas limitée à la Syrie, elle prend en compte d'éventuels points d'appui dans l'est de la Libye, voire l'opportunité de s'imposer en Algérie en cas de conflit avec le Maroc. Alors que l'attention mondiale est légitimement concentrée sur l'Ukraine, la Russie est peut-être déjà en train de préparer le coup d'après, non plus à l'est, mais au sud de l'Europe, rapporte l'historien du Moyen-Orient Jean-Pierre Filiu, sur son blog, cité par le journal.