La Russie continue d'amasser ses soldats à la frontière ukrainienne, provoquant la réaction de Joe Biden, qui dit envisager un entretien téléphonique avec Vladimir Poutine. Une invasion militaire russe de l'Ukraine, marquée par une campagne massive de raids aériens et une «attaque rapide» sur Kiev, est une «possibilité très réelle» ces prochains jours, a averti vendredi 11 février la Maison-Blanche, en exhortant les Américains à quitter le pays «d'ici 24 à 48 heures». «Nous continuons à voir des signes d'escalade russe, y compris l'arrivée de nouvelles forces à la frontière ukrainienne», a déclaré le conseiller pour la sécurité nationale de Joe Biden, Jake Sullivan. Cette invasion peut «intervenir à tout moment», y compris avant la fin des Jeux olympiques de Pékin prévue le 20 février, a-t-il ajouté devant la presse. Dans ce contexte de tensions poussées à leur paroxysme, les alliés ont atteint un «niveau remarquable d'unité» face à la Russie, a assuré Jake Sullivan, prévenant la Russie que si elle décidait d'envahir l'Ukraine, son influence en serait «diminuée». «Quoi qu'il arrive, l'Occident est plus uni qu'il ne l'a été depuis des années, l'Otan s'est renforcé», a assuré le conseiller. 3 000 soldats en Pologne Malgré un vocabulaire nettement plus alarmiste, le conseiller de la Maison Blanche pour la sécurité nationale a précisé que les Etats-Unis ne «disaient pas» pour autant que Vladimir Poutine avait pris sa décision finale. «Nous ne disons pas qu'une décision a été prise, qu'une décision finale a été prise par le président Poutine», a-t-il tempéré, en estimant qu'une voie à la désescalade était encore possible, notamment par la diplomatie. «Je m'attends à ce que le président Biden discute par téléphone avec le président Poutine, mais je n'ai rien à annoncer pour le moment», a-t-il déclaré à la presse. Les Etats-Unis ont décidé d'envoyer 3 000 soldats supplémentaires en Pologne pour «rassurer les alliés de l'Otan» au moment où Washington craint une invasion militaire russe de l'Ukraine, a également annoncé un haut responsable du Pentagone. Ces 3 000 soldats basés à Fort Bragg, en Caroline du Nord, avaient été placés en état d'alerte fin janvier à la demande du président Joe Biden. Ils quitteront leur base «dans les prochains jours» et devraient arriver sur place «en début de semaine prochaine», a précisé ce responsable ayant requis l'anonymat. Ils rejoindront quelque 2 000 soldats de la 82e division et de son commandement dont le déploiement avait été annoncé le 2 février, dont 1700 en Pologne et 300 en Allemagne, où est basé le commandement des forces américaines en Europe. Le président Français Emmanuel Macron parlera à son homologue russe Vladimir Poutine samedi midi de la crise à la frontière russo-ukrainienne, que les Occidentaux veulent résoudre par «la voie diplomatique, le dialogue et la dissuasion», a annoncé vendredi l'Elysée. Au cours d'un entretien vendredi après-midi, les dirigeants occidentaux, dont le président américain Joe Biden et le chancelier allemand Olaf Scholz, ont «réaffirmé leur soutien à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de l'Ukraine», a précisé la présidence française.