L'Egypte a battu le Maroc (2-1 a.p.) en quarts de finale de la Coupe d'Afrique des nations (CAN) dimanche à Yaoundé. Les lions de l'Atlas quittent la compétition et enregistrent une défaite après 21 matches d'invincibilité. Après l'élimination, les questions qui s'imposent. Petit retour en arrière. Le Franco-Bosnien Vahid Halilhodžić a remplacé Hervé Renard en août 2019, parti sur une énorme désillusion après la défaite des Lions de l'Atlas en huitièmes de finale de la Coupe d'Afrique des nations-2019. «Coach Vahid» a débarqué au Maroc avec pour mission première de qualifier l'équipe nationale de football pour la Coupe du monde 2022, et d'atteindre au moins les demies finales de la CAN disputée au Cameroun. Avant la rencontre décisive contre l'Egypte, les Lions de l'Atlas avaient une série d'invincibilité de 21 matchs, ce qui a propulsé le Maroc à des positions avancées, sur le plan continental et mondial, selon le classement de la FIFA. Nous avons toujours applaudi notre équipe nationale alors qu'elle récolte des victoires, comment pouvons-nous lui tourner le dos après ce revers, aussi amer soit-il ? «Reprendre une équipe nationale, c'est vraiment un challenge, un honneur et une grande responsabilité», avait dit le coach des Lions lors de sa première conférence de presse. «C'est aussi un retour aux sources. Je n'ai jamais oublié mon passage au Maroc.» L'équipe nationale a mené un parcours honorable aux éliminatoires de la Coupe du monde et de l'Afrique. Avant le Maroc, le sélectionneur bosnien avait déjà entraîné la Côte d'Ivoire (2008-2010), l'Algérie (2011-2014) et le Japon (2015-2018). Un profil qui n'a plus besoin de démontrer ses preuves. La défaite fut inattendue face à l'Egypte et les Marocains se montrèrent très affirmatifs sur l'avenir du football malgré cette désillusion dans la CAN ; ils étaient étonnés des dispositions qu'y montraient les Lions et s'en félicitaient loyalement. Les multiples réactions des fans et des pionniers des plates-formes de réseaux sociaux sont justifiées, et peut-être sont-elles l'expression sincère d'un vrai patriotisme et de l'amour du maillot national. Mais nombreux sont ceux qui ont dépassé les limites en passant de la critique aux insultes. Le sélectionneur national le président de la fédération royale marocaine de football Faouzi Lakjaa, deux hommes émérites, ont reçu, injustement, les pires insultes. Pourtant, il faut reconnaître à Vahid Halilhodžić avoir bâti une équipe jeune et très prometteuse. Tout comme il faut reconnaître à M. Lakjaa le mérite du renouveau de notre football après un brun out de plus de vingt ans. Le football de haut niveau nécessite des moyens matériels importants. M. Lakjaa a su dénicher ces moyens pour remettre le football national sur les rails. À six semaines environ d'une double confrontation décisive avec l'équipe de la République démocratique du Congo pour la qualification au mondial du Qatar, M. Halilhodžić doit être encouragé et soutenu, et nous espérons que M. Lakjaa ne tombera pas dans le piège de la solution facile qui consiste à congédier le coach bosniaque. Restaurer vite la confiance, assurer l'unité du groupe, son homogénéité et sa stabilité dans la perspective de la coupe du monde 2022, doivent primer sur toute autre considération.