Le parquet a requis lundi en appel la peine maximale de dix ans de prison ferme contre Soulaimane Raissouni, condamné en première instance à cinq ans de prison pour « agression sexuelle ». Raissouni, 49 ans, journaliste sulfureux, a été accusé d' »agression sexuelle » par un jeune militant LGBTQ. Arrêté en mai 2020, il a usé de voies détournées avec la complicité de son entourage pour ne pas assister à la plus grande partie de son procès en première instance -entre février et juillet 2021- en raison d'une grève de la faim pendant 122 jours. « Les preuves sont irréfutables de la culpabilité de M. Raissouni », a estimé le procureur au cours de l'audience lundi devant la cour d'appel de Casablanca. Présent au tribunal, l'éphmère rédacteur en chef du journal Akhbar al-Yaoum -fermé à la suite de difficultés financières- est resté impassible lorsque le ministère public a requis 10 ans de prison ferme. Selon l'accusation, les déclarations courageuses du plaignant ainsi que des messages et l'enregistrement audio d'une conversation supposée entre ce dernier et son agresseur démontrent clairement la culpabilité de M. Raissouni. L'attentat à la pudeur avec violence « est puni de la réclusion de cinq à dix ans », selon le code pénal marocain. La partie civile a, elle, demandé confirmation du jugement en première instance -cinq années d'emprisonnement- et une majoration des dommages-intérêts de 100 000 à 500 000 dirhams (plus de 47 000 euros). Quant à la défense, elle a réaffirmé « l'innocence » de Soulaimane Raissouni et réclamé l'annulation de sa condamnation, sans présenter de nouveaux éléments. La justice a rejeté jusqu'à présent toutes les demandes de remise en liberté de l'éditorialiste. Le procès reprendra le 7 février avec les plaidoiries de la défense.