Selon l'opposant algérien Mohamed Larbi Zitout, le défunt général Ahmed Gaïd Salah, réputé ex-puissant chef d'état-major de l'armée algérienne et vice-ministre de la défense, pilier du régime depuis 1962 jusqu'à 2019, ignorait beaucoup de réalités qui se passaient en Algérie. Il affirme que les révélations de Guermit Bounouira sont absolument authentiques et qu'elles secouent le régime algérien. L'opposant algérien Mohamed Larbi Zitout a déclaré, dans un enregistrement vidéo, que les révélations de l'ancien cadre militaire algérien Guermit Bounouira, réputé proche de l'ex-chef d'état-major Ahmed Gaïd Salah, «vont secouer les arcanes du régime algérien, et que plusieurs noms redoutent le pire et craignent voir leurs méfaits étalés publiquement». M. Bounouira est poursuivi pour haute trahison après avoir été extradé par la Turquie, et il est confronté à la peine de mort. Ses dernières révélations ont provoqué une onde de choc en Algérie. Cet adjudant-chef à la retraite Guermit Bounouira, placé en détention provisoire par le parquet militaire de Blida, près d'Alger, en compagnie d'un autre accusé, le commandant Hichem Darouiche, a dévoilé ces derniers jours que le régime algérien «est à la tête un système mafieux qui dilapide les ressources du pays et qui mène un large trafic de drogue», mettant en cause de manière directe Saïd Chengriha, le chef d'Etat-major de l'armée. M. Bounouira, ancien secrétaire particulier du général Ahmed Gaïd Salah, avait été livré le 30 juillet aux autorités algériennes par la Turquie, où il s'était enfui. Ex-chef d'état-major et vice-ministre de la Défense, Ahmed Gaïd Salah est décédé d'une crise cardiaque le 23 décembre 2019. Un tribunal d'Alger a émis fin mars 2021 des mandats d'arrêt internationaux à l'encontre de Mohamed Larbi Zitout, un co-fondateur de Rachad et ancien diplomate algérien résidant au Royaume-Uni, et de trois activistes accusés d'appartenir à la même mouvance. M. Zitout a également affirmé que «Abdelmadjid Tebboune ne contrôle plus la situation sanitaire du pays, et que les chiffres de ses autorités sont trafiqués.» Le pays le plus peuplé du Maghreb est confronté à une nette hausse des contaminations depuis plusieurs semaines, tandis que les services hospitaliers sont précaires ou saturés et le personnel médical largement éprouvé. Certains grands hôpitaux manquent toujours d'oxygène en raison notamment de problèmes de gestion des stock et de distribution, mais aussi à cause de la corruption qui ravage le pays. M. Zitout, 57 ans, a lancé en 2007 le mouvement islamiste Rachad dont il est l'un des principaux dirigeants. Il a été nommé à l'ambassade d'Algérie en Libye en 1991 et s'est exilé à Londres en 1995 après avoir démissionné du service diplomatique. Dans ses enregistrements, M. Zitout dévoile la corruption endémique en Algérie. Il affirme qu'un grand colonel algérien a obtenu un poste de complaisance après un passage à Bruxelles par l'entremise de la fille du général Saïd Chengriha, un fait «symbole de la prévarication et de la déviation du régime politique algérien actuel.» L'ex-diplomate algérien, bête noire du régime, est visé pour «gestion et financement d'un groupe terroriste ciblant la sécurité de l'Etat et l'unité nationale, faux et usage de faux et blanchiment d'argent dans le cadre d'une bande criminelle», selon le parquet algérien, instrument vindicatif du régime algérien.