Les journaux algériens connaissent une véritable crise. Sur 150 quotidiens que compte le pays dans les deux langues, seulement 21 tirent à plus de 10.000 exemplaires par jour, rapporte le site d'information TSA, citant Hamid Grine, ministre algérien de la Communication. Aujourd'hui, des dizaines de titres, en arabe et en français, ne survivent que grâce à la publicité publique distribuée via l'agence ANEP. Mais cette manne est en train de tarir du fait des difficultés qui touchent le pays et entreprises publiques, indique la même source selon laquelle, la crise ne concerne pas uniquement les faibles tirages. Les tirages des grands quotidiens sont également en baisse depuis plusieurs années. Les derniers chiffres de l'Alliance pour les chiffres de la presse et des médias (ACPM-OJD) ne sont pas encourageants. L'organisme français en charge de mesurer les audiences des organes de presse adhérents à ses services, répertorie les résultats de plusieurs journaux algériens payants. Si El Khabar ne figure plus parmi les titres affiliés, les chiffres d'El Watan, Echorouk et Ennahar sont toujours recensés par l'association. En 2015, El Watan enregistrait une baisse de 13,20% par rapport à 2014, avec une moyenne quotidienne de 95 346 diffusions par numéro. Les chiffres sont tout aussi négatifs pour son édition du week-end et font état d'une chute de 24,42%, 66 753 exemplaires par numéro. (Le tirage moyen en 2015 est de 122 569 exemplaires, selon l'OJD) Pour les journaux arabophones, les dernières données disponibles remontent à 2014. À cette date, Echorouk (édition quotidienne) chutait de 17,83%, avec une diffusion totale quotidienne de 350 551 exemplaires en 2014 contre 426 603 en 2013. On est loin des tirages records de près d'un million d'exemplaires revendiqués en 2010. Pour Ennahar, le tirage passe à 231 855 en 2014, contre 286 557 en 2013, soit une baisse de 19,09%, précise TSA.