L'examen du projet de loi sur le pass vaccinal a été à nouveau suspendu, dans la nuit de mardi à mercredi, par les députés après des déclarations d'Emmanuel Macron sur les non-vaccinés. Alors que la France est touchée de plein fouet par l'épidémie du Covid-19, marquée par une flambée des contaminations et une déferlante du variant Omicron, l'Assemblée nationale a entamé lundi les débats sur la transformation du « pass sanitaire » en « pass vaccinal ». Mais l'examen de ce projet de loi, l'un des piliers de la stratégie du gouvernement pour faire face à l'épidémie, a dû être suspendu, une première fois, dans la nuit de lundi à mardi avant que les débats reprennent dans la soirée de mardi et devaient normalement se poursuivre mercredi. Mais des propos du président Emmanuel Macron, qui a dit dans une interview au Parisien vouloir « emmerder » les non-vaccinés « jusqu'au bout » en « limitant pour eux, autant que possible, l'accès aux activités de la vie sociale », n'ont pas été du goût des partis d'opposition. Une fronde qui a donné lieu à une deuxième suspension des débats, compromettant encore davantage le calendrier d'adoption de la loi. Approuvée la semaine dernière en Conseil des ministres et débattue dans la Commission des lois de l'Assemblée, la loi « renforçant les outils de gestion de la crise sanitaire » devait en principe être examinée au Sénat à compter de ce mercredi. Mais le retard pris à l'Assemblée nationale devrait se répercuter sur le processus d'adoption. Le gouvernement « va tout faire pour tenir au plus près le calendrier qui était prévu », soit une entrée en vigueur du pass vaccinal au 15 janvier, a déclaré mardi le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal. A travers cette nouvelle mesure, l'exécutif français entend faire plus de pression sur les près de cinq millions de Français de plus de 12 ans non encore vaccinés. Sans ce « pass vaccinal », les non vaccinées n'auront plus accès aux activités de loisirs, aux restaurants et bars, aux foires ou aux transports publics interrégionaux, un test négatif n'étant plus suffisant. Outre la création du « pass vaccinal », le gouvernement français a adopté d'autres mesures pour faire face à cette 5ème vague épidémique, dont la réduction à 3 mois du délai de la troisième dose, l'aggravation des sanctions pour les usagers de faux pass sanitaires et l'obligation du télétravail, alors que le masque obligatoire en extérieur a fait son retour dans plusieurs villes du pays. La France a enregistré mardi un nouveau record de contaminations au Covid-19 avec 271.686 cas diagnostiqués en 24 heures.