Le gouvernement dénonce « l'irresponsabilité » de l'opposition Le porte-parole du gouvernement français a dénoncé mardi « l'irresponsabilité » des oppositions qui ont voulu « faire dérailler » le projet de loi transformant le pass sanitaire en pass vaccinal, le texte phare de l'exécutif dans sa lutte anti-Covid ayant fait l'objet d'une suspension surprise à l'assemblée. « On a vu hier soir une forme d'amicale de l'irresponsabilité se constituer avec les députés de La France insoumise (extrême gauche), du Rassemblement national (extrême droite) et les députés LR (Les Républicains, droite), pour faire un coup de procédure, pour essayer de faire dérailler le calendrier de l'adoption du pass vaccinal », a accusé M. Attal sur la radio France Inter. Mais si les oppositions « manifestement ont réussi » leur « coup » (…) « on va tout faire pour tenir au plus près le calendrier qui était prévu », a-t-il déclaré. Le gouvernement visait jusque-là une entrée en vigueur au 15 janvier. L'examen du texte transformant le pass sanitaire en pass vaccinal a fait l'objet d'une suspension par les députés dans la nuit, une majorité d'entre eux ayant voté à main levée contre la poursuite des débats après minuit. Qualifiée dans les rangs de l'opposition de « camouflet pour le gouvernement », voire de « correction » infligée au ministre de la Santé Olivier Véran, cette suspension surprise s'est transformée en couac qui fait désordre en pleine campagne présidentielle. Il reviendra ce mardi matin à la conférence des présidents de groupes parlementaires d'inscrire la suite de l'examen du texte à l'agenda de l'Assemblée, peut-être dès mardi soir ou mercredi, a avancé une source parlementaire. Face au « raz-de-marée » du variant Omicron, le texte du gouvernement prévoit de transformer le pass sanitaire en pass vaccinal pour accéder aux activités de loisirs, aux restaurants et bars, aux foires ou aux transports publics interrégionaux. La France a dépassé à plusieurs reprises ces derniers jours la barre des 200.000 nouveaux cas quotidiens, malgré un taux de vaccination de quelque 90% de la population de plus de 12 ans. Et des associations de patients et des médecins se disent « extrêmement préoccupées » par les risques que font peser sur la santé les déprogrammations de soins décidées pour faire face à l'afflux de malades du Covid. Si le pass sanitaire, déjà exigé dans de nombreux lieux en France, permet de prouver qu'on est immunisé ou pas infecté par le Covid (en présentant soit un schéma vaccinal complet, soit le résultat négatif d'un test, soit un certificat de rétablissement) le pass vaccinal va plus loin en imposant d'avoir reçu une première injection ainsi qu'une dose de rappel dans un délai de quatre mois. Dans une ambiance houleuse à l'Assemblée, les débats s'étaient notamment attardés lundi soir sur l'épineuse question du pass vaccinal pour les mineurs dès 12 ans et les restrictions susceptibles de s'imposer aux jeunes non-vaccinés. Le gouvernement veut encore accentuer la pression sur les près de cinq millions de Français de 12 ans et plus non-vaccinés.