Dans une interview au «Parisien», le président de la République s'est dit de façon claire et directe prêt à «emmerder» les non-vaccinés, en plein débat sur le projet de loi transformant le passe sanitaire en passe vaccinal Le président de la République n'y est pas allé de main morte. Emmanuel Macron a déclaré ce mardi 4 janvier, dans un entretien au « Parisien », être décidé à « emmerder » les non-vaccinés « jusqu'au bout » en « limitant pour eux, autant que possible, l'accès aux activités de la vie sociale ». « Les non-vaccinés, j'ai très envie de les emmerder. Et donc on va continuer de le faire, jusqu'au bout. C'est ça, la stratégie », déclare le chef de l'Etat, alors que le texte sur le pass vaccinal donne lieu à un débat houleux à l'Assemblée. Les emmerder « jusqu'au bout » A une question d'une lectrice du quotidien soulignant que les non-vaccinés « occupent à 85 % les réanimations », ce qui entraîne un report des opérations, Emmanuel Macron répond que cette remarque « est le meilleur argument » pour la stratégie du gouvernement et que, « en démocratie, le pire ennemi c'est le mensonge et la bêtise ». « La quasi-totalité des gens, plus de 90 %, ont adhéré » à la vaccination et « c'est une toute petite minorité qui est réfractaire », ajoute-t-il. Avec la transformation du pass sanitaire en pass vaccinal, le président de la République l'assume : « Nous mettons une pression sur les non-vaccinés en limitant pour eux, autant que possible, l'accès aux activités de la vie sociale. » « C'est une toute petite minorité qui est réfractaire. Celle-là, comment on la réduit ? », interroge Emmanuel Macron avant de poursuivre : « On la réduit, pardon de le dire, comme ça, en l'emmerdant encore davantage. » Des propos chocs pour un président de la République, qui ajoute : « Moi, je ne suis pas pour emmerder les Français. Je peste toute la journée contre l'administration quand elle les bloque. Eh bien là, les non-vaccinés, j'ai très envie de les emmerder. Et donc on va continuer de le faire, jusqu'au bout. »La suite après la publicité Cascade de réactions Le candidat LFI à la présidentielle et député Jean-Luc Mélenchon a été l'un des premiers responsables à réagir à l'entretien au « Parisien ». « Le président maîtrise-t-il ce qu'il dit ? L'OMS dit "convaincre plutôt que contraindre". Et lui ? "Emmerder davantage" Consternant », dénonce-t-il dans un tweet. Pour Marine Le Pen, la candidate du RN, « un président ne devrait pas dire ça. Le garant de l'unité de la nation s'obstine à la diviser et assume vouloir faire des non-vaccinés des citoyens de seconde zone. Emmanuel Macron est indigne de sa fonction ». « Président, j'arrêterai d'emmerder les Français. Le président sortant, lui, parle ouvertement d'emmerder une catégorie de Français », a aussi immédiatement tweeté l'autre candidat de la droite dure Eric Zemmour. Chez LR, Bruno Retailleau a estimé qu'aucune « urgence sanitaire ne justifie de tels mots. Emmanuel Macron dit avoir appris à aimer les Français, il aime surtout les mépriser. On peut encourager à la vaccination sans insulter personne ni pousser à la radicalisation », a-t-il affirmé. «J'ai envie» d'être candidat Lors de cette même interview, Macron s'est par ailleurs exprimé sur ses ambitions présidentielles. « J'ai envie » d'être candidat à la présidentielle, a-t-il déclaré, ajoutant que sa décision était en train de se « consolider » mais pas encore complètement sûre. « Il n'y a pas de faux suspens. J'ai envie. Dès qu'il y aura les conditions sanitaires qui le permettent et que j'aurai clarifié ce sujet en moi-même et par rapport à l'équation politique, je dirai ce qu'il en est », a-t-il assuré. « Cette décision se consolide en mon for intérieur. J'ai besoin d'être sûr d'être en capacité d'aller aussi loin que ce que je veux », a ajouté le chef de l'Etat, interrogé par des lecteurs du quotidien.