Le Comité international des Jeux méditerranéens (CIJM) a choisi la ville d'Oran pour accueillir la 19e édition des Jeux méditerranéens (25 juin au 5 juillet 2022). Quelques mois avant le coup d'envoi, cet événement se trouve vautré dans le populisme sportif, les polémiques et une propagande politique orchestrée par le régime algérien. La préparation de la 19e édition des Jeux méditerranéens, organisés en Algérie a suscité de nombreuses polémiques. D'abord, le choix d'Oran comme ville d'accueil de ce grand événement sportif international, alors qu'elle est dépourvue des infrastructures nécessaires. En novembre, Davide Tizzano, président du nouveau Comité international des Jeux méditerranéens (CIJM), a demandé des «solutions immédiates» après quelques contretemps accumulés par rapport à l'organisation de cet événement. «Dans son rapport régulier, le président du comité de coordination des Jeux méditerranéens et deuxième vice-président du CIJM, M. Bernard Amsalem, a analysé la situation actuelle et a fait part de sa préoccupation et de son inquiétude face aux retards de construction des infrastructures, d'achèvement des appels d'offres, de mise en place de programmes de technologie et de transports. Au cours de la réunion, la communication prévue avec le directeur général du Comité d'organisation Salim Ilès n'a pas été possible, de sorte qu'il n'a pas été possible de répondre aux questions que le CIJM souhaitait poser au comité d'organisation», a-t-on souligné dans colonnes du site site du CIJM. «Le CIJM a demandé très officiellement à pouvoir rencontrer à cette occasion les autorités politiques, dont le chef de l'Etat, le Premier ministre et le ministre des sports, afin de clarifier toutes les questions relatives à l'organisation de l'événement», a-t-on indiqué. En 2015 déjà, Mustapha Berraf, un des hommes clé du dossier, a assuré que l'Algérie dispose de tous les moyens financiers et matériels pour préparer l'événement. «En matière d'infrastructures, nous allons construire un complexe olympique de nouvelle génération à Oran qui sera doté d'un stade olympique de 40 000 places et d'une salle omnisport couverte d'une capacité de 6 000 places», a-t-il affirmé. Pour le moment, les préparatifs piétinent. M. Tizzano n'a pas mâché ses mots : «nous devons préserver le prestige des Jeux méditerranéens. Nous voulons tous que les Jeux aient lieu à Oran, nous aiderons par tous les moyens à les organiser, mais nous ne pouvons pas mettre en danger le plus grand événement sportif de la Méditerranée.» Le régime algérien cherche à transformer les Jeux d'Oran en un instrument de propagande en portant la lutte idéologique sur le champ clos des stades. Une politisation qui incarne la dérive du pouvoir militaire et qui viendrait s'ajouter à la longue liste des instrumentalisations destinées à dénaturer et à pervertir les événements sportifs internationaux et continentaux. En 2015, l'Algérie a affirmé sa ferme opposition à la participation d'Israël à ces Jeux. Une prise de position qui a poussé plusieurs organisations internationales à alerter sur les éventuelles utilisations idéologiques des Jeux. Pour elles, la politique ne devait en rien empiéter sur le sport. Le Comité international des Jeux méditerranéens, l'organisation des Comités nationaux olympiques qui chapeaute les Jeux méditerranéens ,ne s'est pas encore prononcé sur ce point alors qu'un pays hôte est obligé d'accueillir sur son sol tous les Comités nationaux olympiques reconnus. Les représentants d'institutions officielles algériennes, liées, directement ou indirectement, aux instances politiques de la gérontocratie militaire dans le pays, visent également à cibler l'intégrité territoriale du Maroc à travers un déferlement médiatique et un matraquage politique hostile à l'unité marocaine, matérialisé par des cartes tronquées. À l'image de certaines républiques bananières, l'Algérie veut transformer des compétitions sportives en champ de manœuvre idéologique, au moment où elle retire ses équipes des rendez-vous organisée par le Maroc dans le territoire du Sahara.