Ce sera désormais le 17 décembre, jour de l'immolation par le feu en 2010 du jeune vendeur ambulant Mohamed Bouazizi, et non plus la chute de Ben Ali le 14 janvier 2011. Le président tunisien Kaïs Saïed a décidé jeudi 2 décembre de faire célébrer l'anniversaire de la révolution de 2011 le 17 décembre, jour de son lancement, faisant valoir que la date actuelle du 14 janvier, censée marquer sa fin, n'était pas appropriée. «Le 17 décembre est le jour de la fête de la révolution et ce n'est pas le 14 janvier comme cela avait été annoncé en 2011», a précisé M. Saïed à l'ouverture d'un conseil ministériel au palais présidentiel de Carthage. Selon le chef de l'Etat, «l'explosion révolutionnaire est partie de Sidi Bouzid» dans le centre de la Tunisie le 17 décembre 2010, jour de l'immolation par le feu du vendeur ambulant Mohamed Bouazizi. Cet acte a provoqué un soulèvement populaire ayant mis fin au règne sans partage du président Zine El-Abidine Ben Ali après vingt-trois ans de pouvoir. Le président tunisien estime en effet que le 14 janvier 2011, jour de la chute du dictateur Ben Ali, célébré depuis comme jour anniversaire du premier soulèvement des « printemps arabes », n'était pas approprié car la révolution est selon lui toujours en marche. Le 14 janvier, «malheureusement, la révolution a été détournée pour exclure le peuple et l'empêcher d'exprimer sa volonté et les slogans qu'il avait brandis» lors de sa révolution, a-t-il souligné jeudi. Depuis 2011, ce jour est férié en Tunisie sauf à Sidi Bouzid, qui célèbre chaque année la révolution le 17 décembre en hommage au geste de Mohamed Bouazizi. Cette décision intervient dans un climat politique tendu après le coup de force du président Saïed, qui s'était arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet en invoquant un «péril imminent» sur fond de crise politique.