Le Tribunal de l'Union européenne a annulé deux accords commerciaux entre le Maroc et l'Union européenne (UE), l'un portant sur les produits agricoles et l'autre sur la pêche. La riposte de Bruxelles a choqué l'Algérie. L'Union européenne a fait appel vendredi 19 novembre de l'annulation de deux accords commerciaux entre le Maroc et l'Union européenne (UE), l'un portant sur les produits agricoles et l'autre sur la pêche, , une décision de la justice européenne qui avait provoqué une grande controverse. L'appel a été décidé lors d'une réunion des ministres du Développement des 27, selon des sources européennes. Selon nos sources, des pays comme la France (qui assurera la présidence de l'UE dès janvier 2022) et l'Espagne, mais aussi la Confédération marocaine de l'agriculture et du développement rural (Comader) – partie prenante dans cette affaire – se sont activés en coulisses pour obtenir un recours devant la Cour de justice européenne, qui aura un an pour se prononcer sur ce dossier. Cette annonce a chagriné l'association Western Sahara Resource Watch, à l'origine des premiers recours juridiques, mais également l'Algérie, qui a associé le dernier discours du roi Mohammed VI à cette décision. Le souverain avait averti que le Maroc n'engagera, avec ceux qui affichent des positions floues ou ambivalentes, aucune démarche d'ordre économique ou commercial qui exclurait le Sahara marocain. Ce qui a poussé les relais du régime algérien à dire que l'UE a cédé au Maroc. Un rapprochement assez douteux, puisque le chef de la diplomatie européenne de nationalité espagnole, Josep Borell a immédiatement publié, depuis fin septembre, un communiqué commun avec le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, pour réitérer l'engagement de Rabat et de Bruxelles à poursuivre leur «partenariat stratégique». Les deux parties ont également promis de «prendre les mesures nécessaires afin d'assurer le cadre juridique qui garantisse la poursuite et la stabilité des relations commerciales entre l'Union européenne et le royaume du Maroc». Du côté marocain, comme le rapporte Jeune Afrique, une source autorisée a évoqué un «fait divers», sans effet sur le plan politique, diplomatique ou économique. Une décision «prise en première instance, incohérente, contradictoire, biaisée politiquement et juridiquement». Comme le rapporte Le Point, «Le Maroc et l'UE sont liés par un accord d'association, signé en 1996 et entré en vigueur le 1er mars 2000, qui englobe le Sahara occidental. Ce partenariat prévoit l'application de tarifs préférentiels aux produits du territoire et stipule que ces derniers bénéficient de préférences commerciales. Pour Rabat, la partie la plus importante de ce partenariat a trait à l'exportation de ses produits agricoles vers l'Europe. Pour les 27, l'un des principaux enjeux porte sur le déploiement de la flotte de pêche européenne dans les eaux adjacentes du Sahara occidental. Le protocole de pêche conclu entre l'Union et le Maroc – renouvelé en mars 2019 – permet à 128 navires européens d'accéder durant quatre ans aux zones de pêche des eaux atlantiques marocaines, y compris au large du Sahara occidental.»