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En Europe, la restitution des biens africains à marche forcée
Publié dans Barlamane le 09 - 11 - 2021

Tandis que vingt-six pièces du «trésor du Béhanzin» sont rendues au Bénin ce mardi par l'Etat français, d'autres pays européens sont engagés dans ce processus qui suscite de nombreuses interrogations au sein du monde de l'art et au-delà.
Outre les 26 pièces du «Trésor de Béhanzin» provenant du pillage du palais d'Abomey, la capitale historique du Danhomè, en 1892 et restituées au Bénin, la France s'est engagée à poursuivre le processus. Prochainement, le Sénégal doit ainsi récupérer la pleine propriété d'un sabre et de son fourreau attribués à El Hadj Omar Tall, grande figure militaire et religieuse ouest-africaine du XIXe siècle. Ce sabre est déjà exposé à Dakar dans le cadre d'un prêt de longue durée, mais il est détenu par le Musée de l'Armée à Paris.
Une loi votée fin 2020 a rendu possible ces restitutions au Bénin et au Sénégal en permettant des dérogations au principe d'inaliénabilité des œuvres dans les collections publiques, dans le cas de pillages caractérisés.
Fin 2020, la France a par ailleurs remis en dépôt à Madagascar une couronne en métal doré et velours qui surmontait jadis le dôme du dais royal de la Reine Ranavalona III, souveraine malgache qui avait résisté pendant son règne (1883-1897) au colonialisme français. De son côté, la Côte d'Ivoire, qui a officiellement demandé fin 2018 à la France la restitution de 148 œuvres, se verra bientôt remettre le Djidji Ayokwe, le tambour parleur du peuple Ebrié, réclamé de longue date. Objet symbolique, cet outil de communication avait été confisqué par les colons en 1916 et est actuellement conservé au musée du Quai Branly à Paris.
Reste à savoir si les pays spoliés réunissent les conditions de conservation de ces œuvres. C'est la question que beaucoup de marchands et d'experts en marché de l'art se posent. Dans Le Monde Diplomatique, Yves-Bernard Debie, le président du Collectif des antiquaires de Saint-Germain-des-Prés se dit très inquiet. «Ces œuvres d'art qui appartiennent au patrimoine de l'humanité, à qui vont-elles être restituées ? Est-ce que les gouvernements africains ont la même notion que nous de la conservation d'un patrimoine ? Auront-ils le droit de les revendre tout de suite ? », s'interroge-t-il.
L'Allemagne en avance, la Belgique en étude
Le Nigeria a conclu mi-septembre un accord avec l'Allemagne pour la restitution à partir de l'été 2022 d'objets d'art pillés pendant l'ère coloniale. Outre-Rhin mille pièces ont été a identifiées dans les collections publiques, mais le nombre final d'œuvres restituées dépendra de leur état. Le Musée ethnologique de Berlin possède 530 objets historiques provenant de l'ancien royaume béninois, dont 440 bronzes. Auparavant, l'Allemagne avait restitué en 2019 à la Namibie la croix en pierre de Cape Cross, monument de plus de trois mètres. Erigée en 1486 par des navigateurs portugais, la croix fut expédiée dans les années 1890 à Berlin, pendant la colonisation allemande.
Concernant la Belgique, le gouvernement a présenté début juillet une feuille de route pour restituer à la République démocratique du Congo (RDC), son ancienne colonie, des milliers d'objets culturels acquis abusivement, particulièrement lors des violences commises sous le règne de Léopold II entre 1885 et 1908. Le processus pourrait durer plusieurs années. Julien Volper, conservateur du Musée royal de l'Afrique centrale, à Tervuren, près de Bruxelles, l'une des plus importantes collections européennes d'art africain, s'alarme d'ailleurs du «préjudice qu'il peut représenter pour les collections nationales».
Le British Museum contre toute restitution
L'université de Cambridge a remis le 27 octobre au Nigeria une sculpture de coq en bronze pillée il y a un siècle, devenant ainsi la première institution britannique à restituer un objet volé pendant la colonisation. La procédure de restitution avait débuté après une campagne d'étudiants contre les symboles rappelant le passé colonial. Cette œuvre faisait partie des centaines de sculptures, gravures et bronzes pillés par les forces britanniques en 1897 lors de la destruction de Benin City, alors capitale du Royaume du Bénin située dans l'actuel Nigéria.
Dans la foulée, l'université d'Aberdeen, en Ecosse, a aussi restitué au Nigéria un bronze représentant un Oba (roi) du Bénin, acquis aux enchères en 1957. Le British Museum de Londres, qui possède la plus grande collection de ces bronzes également dispersés en Allemagne ou aux Etats-Unis, s'est jusqu'ici refusé à toute restitution, plaidant pour des retours sous la forme de prêt.


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