La restitution au Bénin et au Sénégal de biens culturels apportés en France à l'époque coloniale au titre de « butins de guerre », a été approuvée mardi soir par l'Assemblée nationale. Elle s'inscrit dans une « volonté renforcée de coopération » avec ces deux pays. L'Assemblée nationale française a approuvé à l'unanimité, mardi 6 octobre, un projet de loi restituant au Bénin et au Sénégal des biens culturels apportés en France à l'époque coloniale au titre de « butins de guerre ». Le texte doit maintenant être examiné par le Sénat. Le transfert au Bénin porte sur 26 pièces (statues, siège royal, portes ouvragées notamment) du « Trésor de Béhanzin » provenant du palais d'Abomey en 1892. Elles sont aujourd'hui au musée du Quai Branly-Jacques Chirac à Paris. Le Sénégal doit récupérer la propriété d'un sabre et son fourreau attribués à El Hadj Omar Tall, grande figure militaire et religieuse ouest-africaine du XIXe siècle. Détenues par le Musée de l'Armée à Paris, ces pièces sont exposées à Dakar dans le cadre d'un prêt de longue durée. Refonder les relations culturelles avec l'Afrique Le projet de loi répond à une volonté de refonder les relations culturelles avec l'Afrique, exprimée par le président Emmanuel Macron en 2017 à Ouagadougou. La restitution de ces « butins de guerre » s'inscrit dans une « volonté renforcée de coopération » avec ces deux pays, a déclaré le ministre au Commerce extérieur, Franck Riester. Ce dernier est venu défendre le texte dans l'hémicycle à la place du ministre de la Culture Roselyne Bachelot, « cas contact » au Covid-19 et à l'isolement. Le ministre a insisté sur le caractère ponctuel de ces restitutions qui dérogent au caractère inaliénable des collections françaises. Il répondait aux craintes qu'elles n'ouvrent la voie à une multiplication des réclamations et à la perte d'un grand nombre d'œuvres détenues par les musées français. Le projet « ne vaut que pour ces cas spécifiques » et ne vient « nullement déroger au principe général » sur le caractère inaliénable des collections publiques françaises, a-t-il dit.