Le procès pour corruption de l'ex-président sud-africain, Jacob Zuma, a repris mardi devant la Haute Cour de Pietermaritzburg. Actuellement en liberté conditionnelle pour raison médicale après avoir purgé quelques mois d'une peine de 15 mois au Centre correctionnel d'Estcourt pour son refus de témoigner devant la Commission judiciaire de lutte contre la corruption, l'ex-homme d'Etat avait obtenu une libération conditionnelle médicale controversée, il ne devrait pas comparaître, selon ses avocats. Rappelons que lorsque Zuma a comparu pour la dernière fois devant la Haute Cour de Pietermaritzburg, le juge Piet Koen a ajourné l'affaire après que les parties aient convenu de lui accorder du temps pour l'évaluation de son dossier médical. Le juge Koen a également déclaré que l'affaire devait revenir en audience publique en l'absence de Zuma. M. Zuma doit répondre de seize chefs d'accusation de fraude, corruption et racket liés à l'achat, en 1999, de matériel militaire auprès de cinq sociétés d'armement européennes, alors qu'il était vice-président. Il est accusé d'avoir empoché plus de quatre millions de rands (soit 235.000 euros au taux actuel), notamment de Thales qui était une des entreprises attributaires du juteux contrat d'une valeur globale d'environ 2,8 milliards d'euros. Le géant français de la défense est également poursuivi pour corruption et blanchiment. M. Zuma, comme Thales, ont toujours nié ces accusations. Lundi, Zuma a déclaré que l'Afrique du Sud est en train de passer d'une démocratie constitutionnelle à une «dictature constitutionnelle». Sa Fondation avait annoncé, le week-end, que l'ancien président avait chargé son équipe juridique de porter son combat contre la Cour constitutionnelle au sujet de son incarcération devant la Cour africaine des droits de l'homme et des peuples.