Le défenseur sahraoui des droits de l'homme et ex-détenu dans les geôles du polisario, Fadel Breika, a dénoncé lundi à Genève le climat de terreur, d'intimidation et de répression dans les camps des séparatistes du polisario à Tindouf, appelant la communauté internationale à faire pression sur l'Algérie pour qu'elle mette fin à l'état de non-droit dans lesdits camps. Intervenant lors d'un dialogue avec le Groupe de travail sur la détention arbitraire, dans le cadre de la 48ème session du Conseil des droits de l'homme, M. Breika a mis l'accent sur la responsabilité entière de l'Algérie dans les exactions graves, les enlèvements et les pratiques de torture auxquelles se livrent les milices armées du polisario, à l'encontre des opposants et des voix critiques de la direction des séparatistes dans les camps de Tindouf. Il a dit partager les conclusions du rapport du groupe de travail sur la détention arbitraire et ses inquiétudes «au sujet de l'intensification des pratiques de détention arbitraire visant à réprimer la liberté d'opinion et d'expression, en particulier par les groupes armés qui imposent leur loi par la force et la violence avec le soutien de leurs mentors étatiques, à l'instar des milices du Polisario qui recourent aux enlèvements et à la torture dans des centres de détention sur le sol algérien, dont les sinistres bagnes d'Errachid et de Dhaybiya, où des centaines d'opposants sahraouis à la direction des séparatistes ont été tués». Le recours aux enlèvements et aux détentions arbitraires dans les camps sahraouis au sud de l'Algérie s'est intensifié depuis que les milices du Polisario ont violé l'accord de cessez-le-feu, a-t-il fait observer, précisant que tout Sahraoui qui refuse de rejoindre ces milices est arrêté et emprisonné au vu et au su des autorités algériennes, qui ont transformé ces camps en une zone de non-droit. Il a dénoncé, dans ce sens, l'impunité dont jouissent les dirigeants du Polisario et l'armée algérienne qui privent les victimes de tous les moyens pour réclamer leur droit ou de recourir à la justice, au mépris flagrant du droit international et des obligations internationales de l'Algérie. «Par conséquent, nous demandons au groupe de travail d'inclure les camps de Tindouf dans le sud algérien dans ses programmes de visites», a-t-il plaidé, appelant également « la communauté internationale à faire pression sur l'Algérie pour qu'elle mette fin à l'état de non-droit qui prévaut dans les camps », et pour que cessent les pratiques de détention arbitraire et d'enlèvement des opposants.