Le leader malade du Polisario a parcouru l'Espagne sous quatre noms différents avec la permission du gouvernement Sánchez, selon des sources espagnoles. Le juge accuse l'ancien bras droit de Laya de l'aider à contourner les douanes. Celui-ci a ordonné à l'état-major général d'autoriser l'entrée de Brahim Ghali en Espagne sans dédouanement ou autorisation d'immigration. L'ancien directeur de cabinet de l'ex-ministre des Affaires étrangères Arancha González Laya a déclaré devant le juge que celle-ci lui avait demandé de gérer en «totale discrétion» l'entrée en Espagne du leader du Front Polisario, Brahim Ghali, afin que sa présence sur le territoire espagnol reste loin toute attention. Cette annonce contredit celle du ministère espagnol des Affaires étrangères qui a indiqué que Brahim Ghali n'était pas arrivé en Espagne avec un faux passeport et affirmé qu'il s'était déplacé avec son passeport qui remplit «les exigences ordinaires». Après cette révélation de l'ancien numéro deux de Laya, Camilo Villarino, le parquet populaire a demandé d'engager la responsabilité pénale de l'ancien ministre des Affaires étrangères, selon le site La Vanguardia qui cite des sources judiciaires. En effet, Ghali a utilisé quatre fausses identités lors de son séjour polémique en Espagne. Le chef du tribunal d'instruction numéro 7 de Saragosse a recueilli lundi une déclaration de Villarino et du deuxième chef d'état-major de l'armée de l'air, le lieutenant-général Francisco Javier Fernández Sánchez afin de savoir si le chef du Front Polisario s'est rendu en Espagne avec son passeport personnel. Les mêmes sources précisent que Villarino a évoqué les consignes de rester prudent, formulées par Laya. Ainsi, il a accepté que l'avion qui transférait Ghali depuis l'Algérie atterrirait à la base aérienne de Saragosse, où le personnel diplomatique est autorisé à passer. La justice a déjà inculpé l'ancien chef de cabinet de l'ex-ministre des Affaires étrangères, Arancha González Laya, pour avoir autorisé l'entrée du leader du Front Polisario, Brahim Ghali, en Espagne, sans contrôle et de manière opaque. Mais l'enquête judiciaire commence à devenir un saupoudrage de relations peu transparentes avec le Polisario. Une ordonnance du tribunal central d'instruction numéro 5 au tribunal numéro 7 de Saragosse chargé de l'affaire de la dernière entrée de Ghali a révélé les soupçons selon lesquels le leader du Polisario se trouvait en Espagne avec jusqu'à quatre identités fausses grâce à la complicité du gouvernement espagnol. Pour se rendre en Espagne, Ghali a utilisé des documents portant des informations contradictoires – incluant quatre identités différentes, des lieux de naissance différents et des dates de naissance falcifiées. Tout un déploiement de moyens pour que le leader du Front Polisario puisse gagner l'Espagne clandestinement. Toutes ces informations sont déjà à la disposition du tribunal de Saragosse qui enquête sur l'entrée de Ghali, qui, en fait, est devenue un sujet de tension dans les relations entre l'Espagne et le Maroc. L'ex-bras droit de Laya a avoué avoir contacté le deuxième chef d'état-major général de l'Air, Francisco Javier Fernández Sánchez afin qu'il n'effectue pas de procédures douanières ou d'immigration à l'encontre de Ghali. Le texte de la déclaration consulée par des sources espagnoles soulignait que la personne qui a communiqué par téléphone avec l'état-major de l'armée de l'air le 18 avril était le soussigné, Camilo Villarino Marzo, directeur de cabinet de la ministre Laya, à l'époque. Villarino a été limogé après le remplacement de González Laya par José Manuel Albares en tant que nouveau ministre des Affaires étrangères.