Le Maroc vote mercredi 8 septembre pour renouveler les 395 sièges de députés de la Chambre des représentants et plus de 31 000 élus locaux. Le Parti justice et développement est confronté à la pire crise de son histoire. «Au Maroc, les islamistes risquent d'avaler de nouvelles couleuvres» écrit Le Figaro dans son édition du 8 septembre. Même en cas de victoire, ce qui paraît peu probable, «ils seront alors condamnés, par le mode de scrutin proportionnel, à de grandes concessions pour parvenir à nouveau à bâtir une coalition gouvernementale.» Le Figaro rappelle que «déjà, en 2016, faute d'une entente avec le Rassemblement national des indépendants (RNI) qui n'avait pourtant remporté que 9 % des voix, le PJD n'avait pas réussi à former un gouvernement pendant cinq mois. Il n'y était finalement parvenu qu'en sacrifiant son leader historique, Abdel-illah Benkiran, de la tête du gouvernement, remplacé par Saâd-Dine El Otmani, personnalité plus lisse et consensuelle qui avait finalement plié face aux exigences du RNI. Le leader de ce parti, Aziz Akhannouch, est aujourd'hui une figure politique de premier plan.» Les Marocains sont appelés aux urnes, mercredi 8 septembre, pour des élections législatives et locales qui détermineront le sort du PJD au pouvoir depuis une décennie, mais dont le bilan et la popularité sont en chute libre. Aziz Akhannouch, qui souhaite remporter le scrutin, «s'est tout de même donné les moyens de ses ambitions en décidant de couvrir, sans exception, toutes les circonscriptions électorales du pays.» Cette année, le PJD fera, en plus, les frais de la dernière révision de la loi électorale qui renforce la proportionnelle. «Tous les partis, y compris les membres de la coalition gouvernementale et le PAM, qui est pourtant, en tant que grand parti, défavorisé comme le PJD par ces modifications, ont voté en faveur de [d]es amendements relatifs au quotient électoral» mentionne Le Figaro On rappelle également que «durant sa dernière mandature, le PJD a en outre accepté l'adoption de décisions auxquelles il était radicalement opposé, comme la légalisation du cannabis à usage thérapeutique et le rétablissement des relations diplomatiques avec Israël.» Après ces revers, «plus des deux tiers des membres de notre secrétariat général ne se présenteront pas aux législatives cette année», a reconnu Saâd-Dine El Otmani Pour le journal, «une partie des électeurs du PJD pourrait suivre les caciques de leur parti en se détournant du scrutin législatif». «Le prochain mandat du Parlement sera, de fait, celui du nouveau modèle de développement du royaume, rendu public en mai. Souhaité par le roi, il a été imaginé par une commission dont Mohammed VI avait nommé les membres» conclut le journal.