Trois partis politiques marocains, dont le PJD et le PAM, ont dénoncé des financements hors de conrôle durant la campagne des élections générales prévues le 8 septembre dans le royaume. Les effets insoupçonnés de l'argent sur la politique constituent une vieille rhétorique. Sauf que celle-ci n'a jamais été une arme de combat politique durant le fonctionnement des campagnes électorales. Dans un moment où des questions essentielles telles le financement des carrières et de la compétition électorale refont surface, mais aussi la professionnalisation de l'activité politique. «Nous accusons le Rassemblement National des Indépendants (RNI) d'inonder la scène politique avec de l'argent», a déclaré le secrétaire général du Parti Authenticité et Modernité (PAM, libéral) Abdellatif Ouahbi. Quid des commissions de contrôle ? Le Parti de la Justice et du Développement (PJD), au pouvoir, a également condamné «l'utilisation obscène de fonds pour attirer les électeurs et certains superviseurs des bureaux de vote», sans nommer aucun parti, selon un communiqué publié. Ce dernier parti ainsi que le PAM et le RNI sont les principaux partis à pouvoir prétendre diriger le prochain exécutif, dirigé depuis 2011 par le PJD, sans toutefois que ces islamistes ne contrôlent les ministères stratégiques. Deuxième force politique du pays, le PAM a été le principal rival du PJD notamment lors du dernier scrutin législatif en 2016. Tandis que le RNI, qui appartient à la coalition gouvernementale, est piloté Aziz Akhannouch, ministre de l'Agriculture. Démarrage de la campagne électorale Au lendemain des dernières législatives, un bras de fer avait déjà opposé le RNI au PJD. Aziz Akhannouch s'était opposé au chef du gouvernement désigné Abdelilah Benkirane, alors secrétaire général du PJD, lors de tractations infructueuses pour former une majorité. Cette impasse avait plongé le Maroc dans une crise politique inédite de plusieurs mois. Abdelilah Benkirane avait ensuite été démis de ses fonctions par le roi Mohammed VI et remplacé par le numéro deux du PJD, Saad Eddine El Othmani. En outre, le secrétaire général du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS, centre-gauche), Nabil Benabdellah, a lui aussi reproché au RNI de «donner des sommes d'argent, à la vue de tous, pour attirer les candidats d'autres partis», dans un entretien accordé cette semaine à un média local. La campagne électorale a démarré, il y a une semaine. Une trentaine de partis sont mobilisés pour tenter de convaincre près de 18 millions de Marocains à se déplacer pour élire les 395 députés de la Chambre des représentants et plus de 31 000 élus communaux et régionaux.