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Pour Mohammed Loulichki, ex-ambassadeur du Maroc à l'ONU, la rupture entre l'Algérie et le Maroc est un "saut dans l'inconnu"
Publié dans Barlamane le 07 - 09 - 2021

La rupture des relations diplomatiques entre l'Algérie et le Maroc constitue un "saut dans l'inconnu", a affirmé M. Mohammed Loulichki, Senior Fellow au Policy Center for the New South (PCNS), ajoutant que l'annonce, le 24 août dernier, par Alger de cette décision à caractère unilatéral "n'est pas fortuite".
"L'annonce de la décision de rupture le 24 août n'est pas fortuite. Elle coïncide jour pour jour avec la date de l'attentat terroriste du 24 août 1994 contre l'Hôtel Asni à Marrakech, attribué par les autorités marocaines à deux ressortissants franco-algériens et qui a provoqué la décision du gouvernement algérien de fermer les frontières avec le Maroc, qui continuent de l'être jusqu'à ce jour", a souligné l'ancien diplomate dans un article publié sur le site du PCNS.
"Tous ceux qui ont suivi les péripéties des deux dernières années ont anticipé ce développement dans les relations tendues entre les deux pays, tant les signaux annonciateurs étaient évidents et traduisaient une tendance à l'escalade qui préparait le terrain au passage d'une rupture de facto à une rupture de jure", a soutenu l'ancien Représentant permanent du Royaume à l'ONU, notant que "si le Maroc n'a jamais envisagé une telle décision même dans des moments les plus difficiles dans les rapports entre les deux voisins, l'Algérie donnait l'impression de s'acheminer vers cette option, surtout depuis la circulation parmi les délégations des Non-Alignés de la Note marocaine réclamant le droit à l'autodétermination en faveur de la Kabylie".
M. Loulichki, qui a une expérience étendue de 40 ans dans la diplomatie et les affaires juridiques, a aussi fait observer qu'en réaction à l'annonce de la rupture, les autorités marocaines se sont limitées à prendre note de la décision, en la déplorant et en en rejetant les justifications, tout en affirmant que le Maroc "restera un partenaire crédible et loyal pour le peuple algérien et continuera d'agir, avec sagesse et responsabilité, pour le développement de relations inter-maghrébines saines et fructueuses".
Cette réaction est en harmonie avec le message adressé à l'Algérie, trois semaines plus tôt, dans le discours du Trône, dans lequel le roi Mohammed VI avait renouvelé son appel aux Hautes autorités de ce pays, "pour œuvrer de concert et sans conditions à l'établissement de relations bilatérales fondées sur la confiance, le dialogue et le bon voisinage", tout en rassurant ses Hauts responsables que leur pays n'aura jamais à craindre de la malveillance de la part du Maroc qui n'est nullement un danger ou une menace, en comparant les deux pays voisins à "deux pays jumeaux qui se complètent" et en considérant que "la sécurité et la stabilité de l'Algérie, et la quiétude de son peuple sont organiquement liées à la sécurité et à la stabilité du Maroc", a-t-il rappelé.
Il a, en outre, souligné que la décision algérienne a suscité des expressions de regret et des appels à la retenue et au dialogue de la part des Etats amis et partenaires des deux pays, alors que des Organisations internationales, l'Union africaine, l'Union européenne et la Ligue arabe se sont proposées pour aider les deux protagonistes à renouer le contact et à aplanir leurs difficultés bilatérales dans l'intérêt de la paix et de la stabilité au Maghreb et en Afrique.
"L'étendue, la sensibilité et la complexité du contentieux maroco-algérien et les calculs de politique intérieure ne permettent pas d'anticiper dans l'immédiat le moindre assouplissement des positions en présence et minimisent les chances de réussite d'une quelconque médiation", a estimé l'ancien diplomate, faisant remarquer que la récente désignation par le chef de l'Etat algérien de Amar Belani, ex-ambassadeur d'Algérie à Bruxelles comme envoyé spécial chargé du dossier du Sahara et du Maghreb en dit long sur les intentions et la stratégie de ce pays.
M. Loulichki a relevé que l'histoire des relations entre les deux pays a démontré la nécessité de "donner le temps au temps" et de s'inscrire dans une perspective à long terme pour pouvoir espérer rétablir des relations normales entre l'Algérie et le Maroc.
Entre temps, la rupture pourrait entraîner une radicalisation des positions de part et d'autre et un activisme diplomatique de la part des deux capitales, qui se ressentira à tous les niveaux et dans toutes les enceintes, à commencer par le Conseil de sécurité dès octobre prochain, lorsque l'Organe exécutif examinera la question du Sahara marocain, a affirmé l'ancien diplomate marocain.
Depuis la renonciation par l'ONU au Plan de 1991 portant proposition de règlement de la question du Sahara et l'orientation à partir de 2001 des efforts de médiation vers une solution politique mutuellement acceptable, les rapports maroco-algériens se sont davantage détériorés et ont connu des péripéties à la suite desquelles les deux pays ont frôlé la rupture sans qu'aucun d'eux n'ait décidé de sauter le pas pour éviter d'en assumer la responsabilité, a soutenu M. Loulichki, ajoutant que l'état des rapports bilatéraux d'avant le 24 août 2021-illustré par des frontières fermées, des échanges commerciaux dérisoires comparés aux besoins et aux potentialités des deux économies, des campagnes de presse débridées et des passes d'armes dans toutes les enceintes internationales- s'apparentait à une rupture de facto entre les deux pays voisins qui se trouve aujourd'hui consacrée juridiquement.
Et de conclure qu'"il est impératif, dans l'intérêt des deux peuples, algérien et marocain et du Maghreb d'éviter que la situation dégénère au point de provoquer une rupture dans le sens humain entre les deux sociétés, synonyme d'éloignement, de cassure, de fracture et de déchirement entre les deux peuples que tout unit et rapproche".


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