La crise entre le Maroc et l'Algérie suscite plusieurs débats, et à en croire l'expert en droit international, migration et conflit du Sahara, Sabri Lhou, « l'accusation directe sans preuves et l'annonce d'une réévaluation des relations indiquent que ces relations sont déjà tendues ». Dans une déclaration au site d'information Al-Arab, Lhou a expliqué que « l'appel à renforcer le contrôle des frontières initialement fermées, signifie, exhorter l'armée algérienne à harceler l'armée marocaine ». Rappelons que la décision de l'Algérie de « revoir » ses relations avec le Maroc intervient quelques semaines après l'initiative de réconciliation présentée par le roi Mohammed VI au président algérien Abdelmadjid Tebboune, l'exhortant à privilégier la sagesse et à transcender les différences, et l'a appelé à travailler ensemble, dès qu'il le jugera opportun, pour développer les relations fraternelles que les peuples marocain et algérien ont construites au cours d'années de lutte commune. Commencent alors les accusations à tort et à travers Les observateurs estiment que le régime algérien a profité des incendies de Tizi Ouzou et des déclarations de l'ambassadeur du Maroc, Omar Hilal, auprès des Nations unies, soutenant un mouvement séparatiste, en référence le « mouvement pour l'indépendance des tribus de Kabylie'' pour aggraver les relations avec le Maroc. Et en effet, l'Algérie n'a pas manqué d'accuser le Maroc d'être impliqué dans l'incendie de la région de Kabylie. Par ailleurs, les dirigeants algériens ont accusé le MAK (Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie) d'être responsable des incendies et du lynchage et l'immolation d'un jeune homme accusé à tort de pyromanie en Kabylie. A cet effet, le communiqué de la présidence algérienne a déclaré qu'« il a été décidé d'intensifier les efforts des services de sécurité pour arrêter le reste des personnes impliquées dans les deux crimes, et tous ceux appartenant aux deux mouvements terroristes qui menacent la sécurité publique et l'unité nationale, jusqu'à ce qu'ils soient radicalement éradiqués. » Les experts en sécurité, quant à eux, ont estimé que ce que le régime algérien a appelé « l'intensification de la surveillance à la frontière occidentale avec le Maroc », entre dans une guerre d'usure psychologique pratiquée par les dirigeants algériens contre le Maroc, pour plusieurs raisons, dont le succès du « African Lion 2021 ». Pour sa part, Sabri Lhou a fait savoir que « l'armée algérienne cherche une raison pour entrer en guerre avec le Maroc », soulignant que « la fermeté et la sévérité dont fait preuve le Maroc dans la protection et le maintien de sa souveraineté à tous les niveaux confirment qu'il n'hésitera pas et ne succombera à aucun préjudice à cette souveraineté et qu'elle œuvrera à la protection des biens de ses citoyens ».