De nouvelles arrestations mardi ont eu lieu en Kabylie, après le lynchage d'un pompier volontaire soupçonné à tort par la foule d'être un pyromane. Mais le régime veut profiter le l'événement pour régler des comptes politiques. La police algérienne a annoncé mardi l'arrestation de 25 suspects, portant à 61 le nombre des personnes appréhendées pour le lynchage et l'immolation d'un homme accusé à tort de pyromanie en Kabylie, une région ravagée par des feux de forêt. Au-delà des pertes humaines et matérielles, et des carences des pouvoirs publics mises en lumière lors de ces incendies, les Algériens ont été très choqués par la mort ignoble de Djamel Ben Ismaël.SUR LE MEME SUJET La police algérienne a annoncé dimanche l'arrestation de 36 personnes soupçonnées d'avoir participé au lynchage et à l'immolation d'un homme par une foule l'accusant à tort de pyromanie en Kabylie Dans un communiqué, la police a fait état de l'arrestation de «25 autres suspects» dans plusieurs wilayas (préfectures) du pays. Une enquête préliminaire a permis «l'arrestation au total de 61 suspects impliqués à différents degrés dans l'homicide, l'immolation et la mutilation d'un cadavre, la destruction de biens et la violation d'un siège de police». Extirpé du fourgon de police Djamel Ben Ismaël, âgé de 38 ans, s'était porté volontaire dans le village de Larbaa Nath Irathen, dans le nord de l'Algérie, pour aider à éteindre les incendies qui ont fait au moins 90 morts en moins d'une semaine. Après avoir entendu qu'on le soupçonnait d'avoir mis le feu à la forêt, il s'était rendu à la police. Des images relayées par les réseaux sociaux ont montré la foule entourant le fourgon de police et extirpant l'homme du véhicule après l'avoir frappé. Ismaël a ensuite été battu puis immolé tandis que des jeunes prenaient des selfies devant le cadavre. Selon les autorités, la majorité des incendies qui ont frappé la Kabylie sont d'origine «criminelle», sans preuves toutefois. Elles ont pointé du doigt la responsabilité du mouvement indépendantiste kabyle. L'enquête a permis de «découvrir qu'un réseau criminel, classé comme organisation terroriste», est derrière les incendies, «de l'aveu de ses membres arrêtés», assure la police, en faisant référence au MAK (Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie). Les équipes de la Protection civile poursuivaient mardi les dernières opérations d'extinction de huit incendies à travers cinq préfectures.