Djamel Bensmaïl a été pris pour cible par des dizaines de personnes qui l'accusaient d'être l'un des pyromanes dans la région de Tizi-Ouzou (Algérie). Une enquête a été ouverte. La victime se serait déplacée pour aider les Algériens touchés par les incendies. Le nord de l'Algérie est ravagé par les flammes depuis 5 jours. Au moins 90 personnes ont péri depuis lundi dans ces incendies avivés par la chaleur extrême, selon le dernier bilan des autorités qui dénoncent une origine «criminelle». Quatre « pyromanes » ont jusque-là été interpellés, sans que d'autres informations n'aient été communiquées. Un bouc émissaire tout trouvé La justice a ordonné l'ouverture d'une enquête sur les circonstances de la mort d'un homme, accusé d'être un pyromane par une foule qui l'a immolé. Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent «une foule en colère» battant «à mort» un homme après l'avoir accusé de pyromanie, a dénoncé l'ONG Amnesty International. Selon TSA, le pyromane présumé a été poursuivi par un groupe de jeunes qui l'ont appréhendé sur la route qui mène vers Tizi-Ouzou par la commune d'Aït Oumalou alors qu'il était à bord d'un véhicule sans matricule. Cet homme a ensuite été remis aux services de sécurité et une foule a accompagné le fourgon de police jusque dans la cour du commissariat. C'est là que la foule a commencé le lynchage, laissant des policiers impuissants face à cette scène d'horreur. Selon des témoignages recueillis par nos confrères, le jeune homme n'était pas de la région et d'après de nombreux témoignages diffusés sur les réseaux sociaux, il était venu de Miliana pour participer aux opérations de lutte contre les incendies. La mort de Djamel Bensmaïl, dit «Jimmy», a suscité une vague d'indignation à travers toute l'Algérie, notamment en Kabylie, rapporte El Watan. «Comment c'est possible de se comporter comme des animaux, d'être inhumains, de tuer une personne, de la brûlée, de la filmer, de prendre des photos», écrit un internaute. «Je suis un père et JE PLEURE, je pleure un fils qui aurait pu être le mien, je pleure un fils de L'ALGERIE, je pleure une âme charitable», renchérit un autre. Le père de Djamel s'est exprimé après le drame et a fait preuve d'une grande dignité : «Les Kabyles sont nos frères. Il n'y a pas de division. Mon fils est mort en martyr, c'est un héros. Après Ali la pointe (symbole de la contestation en Algérie), c'est Djamel Bensmaïl.»