A en croire un expert américain, le Maroc cherche à moderniser ses capacités de l'armée de l'air, et les responsables marocains ont identifié l'utilisation de drones au combat comme une « dimension clé des efforts de modernisation militaire ». « Les Etats-Unis ont été plus efficaces dans la promotion de l'accès du Maroc à la technologie furtive, en particulier aux drones américains, aux munitions à guidage de précision ainsi qu'aux munitions à guidage laser », estime-t-il. Il est également rapporté qu'en décembre dernier, le Maroc était sur le point de signer un accord avec l'administration Trump pour l'achat de quatre drones MQ-9B SeaGuardian. Cet accord devait être suivi de l'achat de 12 drones « Bayraktar TB2 » de moyenne et longue endurance à la société turque Bayraktar B, pour une valeur de 70 millions de dollars. L'expert fait savoir que : « Les Etats-Unis et la Turquie travaillent ensemble pour améliorer les capacités du Maroc en matière d'armes furtives, car 12 drones Bayraktar TB2 arriveront bientôt au Maroc. » En ce qui concerne les capacités furtives du Maroc, le chercheur a déclaré que l'amélioration des relations entre Israël et le Maroc avait aidé à cet égard. Le Maroc a signé un accord de normalisation négocié par les Etats-Unis avec Israël en décembre, une décision qui, selon les experts de la défense, aidera Rabat dans sa quête de renforcement des capacités sans pilote. L'armée marocaine exploite déjà trois drones Heron, reçus de France et produits par Airbus Defence and Space en coopération avec Israel Aerospace Industries d'après la même source. Il a également souligné que la présence d'une armée marocaine forte est dans l'intérêt des Etats-Unis, qui visent à faire face plus efficacement aux menaces terroristes régionales avec le pays. D'ailleurs, en mars 2019, le département d'Etat américain a autorisé le Maroc à acheter 25 nouveaux avions de combat F-16 et à mettre à niveau 23 de ses anciens modèles. Puis, en juin 2020, le Maroc a signé un contrat avec la société américaine Boeing pour l'achat de 24 hélicoptères AH-64 Apache. Plus récemment, le Maroc et les Etats-Unis ont signé en octobre une feuille de route de coopération en matière de défense sur 10 ans, qui vise à orienter la coopération pour les efforts de modernisation militaire passés. L'accord vise également à améliorer l'interopérabilité. En particulier, en 2019, le Maroc a procédé à l'acquisition de 36 hélicoptères d'attaque Apache AH-64E (24 nouveaux, 12 en option) et de plus de 2 400 missiles TOW BGM-71-4B-RF, a expliqué Nerguizian, et environ 25 chasseurs F-16C/D Block 72 avec des munitions air-sol supplémentaires, ainsi qu'un soutien à la durabilité pour améliorer l'intégration des systèmes et la maintenance du cycle de vie des chasseurs. Bien que les Etats-Unis soient le principal fournisseur d'armes du Maroc, cela n'a pas empêché le Maroc de se procurer les armes dont il a besoin auprès des pays européens, comme : l'acquisition du satellite de renseignement Mohammed VI à la France, l'achat de frégates à la Belgique et à l'Italie, ainsi que les négociations en cours pour obtenir des frégates navales d'Italie. Chaque année, le Maroc mène plusieurs exercices militaires, dont l'African Lion, qui a été mené plus tôt cette année pour améliorer l'interopérabilité avec les forces américaines et augmenter la préparation opérationnelle.