L'habitude d'altérer la vérité est devenue générale chez les représentants du régime algérien. Concentrateurs d'oxygène, campagne d'information, ravitaillement de vivres, collecte de dons, des chaînes de solidarité prennent corps, tandis que les autorités centrales sont critiquées pour leur incurie. Des internautes algériens partagent des vidéos de familles paniquées car ne trouvant pas de lit pour leur proche, de soignants craignant la pénurie d'oxygène, et de corps entassés dans des morgues débordées. Ramtane Lamamra, lui, veut imposer le spectacle pompeux et décevant d'un ministre menteur. Bis repetita. Le chef de la diplomatie algérienne Ramtane Lamamra a renoué encore une fois avec les publications les plus mensongères et les suppositions les plus inexactes. Un tweet ambigu où il réécrit son échange avec le patron du département d'Etat des Etats-Unis, lui a valu de sévères réprobations. «J'ai reçu aujourd'hui un appel téléphonique de la part du Secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken avec lequel j'ai évoqué les perspectives de développement des relations entre les deux pays», a indiqué Lamamra sur son compte Twitter, selon l'agence APS. «Nous avons également examiné profondément nombre de défis régionaux et internationaux», a-t-il ajouté. Cette phrase stéréotypée rattachée en général au langage diplomatique du régime algérien est devenue une sorte d'orthodoxie traditionnelle supposée faire allusion au dossier du Sahara. Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, lui, a évoqué principalement sur son compte officiel l'hôpital de campagne fourni par les Etats-Unis et installé progressivement, mais qui n'est toujours pas fonctionnel. Un tweet qui met à nu le procédé trop grossier de Lamamra, décidément faussaire. Les hôpitaux publics algériens, déjà démunis en temps normal en raison d'une mauvaise gestion, d'une corruption endémique et d'un manque de moyens, ont à nouveau appelé à l'aide pour obtenir notamment des équipements de protection et des instruments pour la réanimation face à la flambée de la Covid-19. C'est la compression à outrance de la vérité érigée en système diplomatique en Algérie comme en système de gouvernement intérieur. La réponse de M. Blinken a été un nouveau coup porté à cette politique, au moment où l'Algérie est doublement frappée dans sa crédibilité et dans ses ambitions réchauffées de prépondérance diplomatique. Ce n'est pas la première fois que Lamamra dévoie la réalité. Le secrétaire d'Etat adjoint des Etats-Unis pour le Proche-Orient Joey Hood a affirmé que la reconnaissance américaine de la souveraineté du Maroc sur le Sahara restait inchangée au cours d'une visite à Rabat malgré les pressions algériennes. Interrogé par la presse sur un éventuel revirement dans la position américaine, M. Hood a répondu qu'il n'y avait «pas de changement», après avoir rencontré le chef de la diplomatie marocaine Nasser Bourita. Le responsable américain était avant en Algérie où il a évoqué le Sahara. Sur la question de la reprise des relations avec l'Etat hébreu, M. Hood a salué à Rabat «les mesures prises par le Maroc pour améliorer ses relations avec Israël», un rapprochement qui «aura des avantages à long terme pour les deux pays». Le haut responsable américain a également évoqué la centralité du partenariat stratégique entre les deux pays et leurs intérêts communs pour la paix au Moyen-Orient, la sécurité et le développement dans la région et en Afrique. Par ailleurs, M. Hood a indiqué que Washington avait «investi 15 millions de dollars» dans la lutte contre la pandémie de Covid-19 au Maroc.