L'adoption d'une subvention pour l'ONG Forbidden Stories par l'Unesco a fait réagir la diplomatie marocaine. Une générosité non encadrée au moment où l'ONG basée à Paris a conservé le mystère entier sur la thématique de l'étude objet de ces fonds. Selon le magazine panafricain Jeune Afrique, des documents internes révèlent que l'institution internationale dirigée par Audrey Azoulay a donné son aval à une demande de subvention de la part de Forbidden Stories, au moment où la dépendance financière des ONG à l'égard des bailleurs de fonds entraîne des questions lancinantes sur des asymétries de pouvoir. L'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) a validé le principe d'une subvention considérable en faveur de l'ONG controversée Forbidden Stories. «Le ministère marocain des Affaires étrangères en est persuadé et s'apprête à le faire savoir à la directrice générale de l'Unesco à Paris, Audrey Azoulay» affirme le magazine Jeune Afrique. «La Division de la liberté d'expression et du développement des médias de cette institution, que dirige le Sud-Africain Guy Berger, aurait participé financièrement à l'enquête de Forbidden Stories», dévoile la même source, un «versement en trois tranches». Selon des documents, «l'association Freedom Voices Network, conceptrice du projet Forbidden Stories, a effectivement requis en 2020 une subvention auprès du Fonds mondial pour la défense des médias de l'Unesco, laquelle requête a reçu un avis favorable en date du 12 octobre 2020» a-t-on pointé. «Le montant accordé, dont le versement était prévu en trois tranches, entre novembre 2020 et juillet 2021, est de 35 000 dollars», sachant que «Freedom Voices Network a perçu près de 600 000 euros en 2018 et 2019 de la part de donateurs tels que Luminate (le fonds de Pierre Omidyar, fondateur d'Ebay), Open Society (George Soros), la fondation Veronica, etc.» Le plus inquiétant, c'est que l'Unesco, a financé ce projet, en l'occurrence l'enquête Pegasus, n'était pas au courant de sa nature pour des raisons de confidentialité. Reste qu'en tant que membre de l'Unesco — «à jour dans ses cotisations», précise-t-on à Rabat -, le Maroc, qui a par ailleurs porté plainte pour «diffamation» contre Forbidden Stories «n'apprécie guère cette connexion.»