L'ancien patron de presse déchu a été condamné en 2019 pour «traite d'êtres humains», «abus de pouvoir à des fins sexuelles» et «viol et tentative de viol». Un sit-in organisé à Casablanca, mardi 6 juillet, a appelé les autorités à «renforcer le cadre pénal pour la répression du trafic d'êtres humains», exhortant à ce que la question soit «inscrite dans les agendas politiques nationales» et saluant «les initiatives qui se sont mobilisées pour réclamer une lutte au Maroc contre la traite des femmes» en marge de l'affaire de Toufik Bouachrine. Le Maroc a lancé en 2019 une commission nationale, de lutte contre la traite des êtres humains, trois ans après l'adoption d'une loi sur la traite des personnes. La commission, qui regroupe des représentants de plusieurs départements ministériels, peine à soumettre des propositions au gouvernement, surtout en ce qui concerne la nécessite de conférer un caractère obligatoire aux mesures d'assistance et de protection des victimes de ce phénomène. En 2019, la justice marocaine a condamné le patron de presse déchu Taoufik Bouachrine à 15 ans de prison pour des violences sexuelles, un procès qui a secoué l'opinion publique. Taoufik Bouachrine, réputé proche des cercles islamistes, a été accusé de «traite d'êtres humains», «abus de pouvoir à des fins sexuelles», «viol et tentative de viol». Sa peine de prison a été assortie d'un total de 2,5 millions de dirhams d'indemnités pour les huit plaignantes citées dans le dossier. Le représentant du parquet avait demandé à l'époque aux juges d'alourdir sa condamnation à 20 ans de prison assortis d'une amende d'un million de dirhams. Les avocats des parties civiles avaient compté d'aller en cassation car selon eux les indemnisations accordées aux victimes ne sont «pas à la hauteur du préjudice subi», estimant que les témoignages et les preuves à charge sont «irréfutables». Le Maroc s'est doté en août 2016 d'une loi criminalisant la traite des êtres humains, avec des peines privatives de liberté pouvant aller jusqu'à 30 ans. Pour accompagner l'installation de la nouvelle commission, une campagne de sensibilisation à large échelle a été lancée. Les autorités marocaines ont annoncé ces dernières années le démantèlement de plusieurs réseaux, marquant son positionnement sur plusieurs fronts (migrations clandestines, traite, criminalisation des trafiquants).