Le député jordanien indépendant Khalil Attia a eu, samedi 26 juin, une prise de bec avec le sénateur algérien, Abdelkarim Korichi, après que celui-ci eut émis de sérieuses réserves sur la démarche de soutenir Rabat. La quasi-totalité des pays arabes se sont prononcés pour une résolution condamnant l'ingérence espagnole dans les affaires marocaines. Le Parlement arabe a critiqué, samedi 26 juin, son homologue européen et a dénoncé la résolution qu'il a adoptée, accusant le Maroc «d'utiliser les migrants mineurs» après le récent afflux migratoire dans la ville occupée de Sebta. Une résolution votée à une large majorité déplore les «ingérences espagnols» dans les affaires marocaines, lors d'un Sommet marathon. Le vote a été accueilli par des applaudissements, alors que l'Algérie a tenté de s'opposer, en vain, à cette résolution parrainée par l'Arabie saoudite et d'autres pays, essuyant un nouveau camouflet. Lors de son intervention, le député jordanien indépendant Khalil Attia a vertement critiqué le sénateur algérien Abdelkarim Korichi, après avoir émis de sérieuses réserves sur la démarche du Parlement arabe de soutenir Rabat, après que la quasi-totalité du Conseil s'est prononcé pour une résolution condamnant les interférences espagnoles dans les affaires marocaines. «Le principe cardinal des relations internationales contemporaines repose sur l'égalité en droit des Etats et la non-ingérence. Je regrette la position algérienne qui légitime une intervention étrangère à but politique dans les affaires d'un pays arabe, le Maroc» a déclaré le député jordanien, qui a contesté «les actions menées par Madrid visant à imposer sa politique au Maroc et à contraindre son autonomie de décision» rappelant que «l'Etat espagnol, et avec lui l'Union européenne, conservent deux villes coloniales au nord de l'Afrique, historiquement marocaine : Sebta et Melilla, et qu'il faut que cette situation cesse.» Le bureau du Parlement marocain avait dénoncé, avant quelques semaines, «le contenu de cette résolution (européenne) contenant de nombreuses contrevérités» et «réitère le statut juridique» de Sebta, qu'il qualifie de ville marocaine occupé. Si la résolution adoptée par le Parlement européen n'a pas de caractère contraignant pour le Maroc, elle a été considérée par la diplomatie marocaine comme un acte «ne change rien à la nature politique de la crise bilatérale entre le Maroc et l'Espagne». «Le problème demeure avec l'Espagne, tant que les raisons de son déclenchement n'ont pas été résolues», a-t-elle ajouté dans un communiqué. Début juin, le Maroc s'est dit disposé à collaborer avec les pays européens et l'UE pour «le règlement définitive» de la question des mineurs marocains en situation irrégulière en Europe.