La famille du Marocain tué affirme depuis sa mort qu'il a été victime d'un crime raciste. Des centaines de manifestants convergeaient mardi vers le centre de la ville de Murcia pour protester contre le racisme et la xénophobie lors d'une journée marquée par une petite cérémonie à la mémoire du défunt. Quelques centaines de personnes ont bravé la chaleur en Murcie, mardi 15 juin, lors d'une marche en mémoire d'un jeune Marocain abattu dans un établissement public de la ville il y a tout 48 heures. Certains avaient déployé un grand étendard rouge vert, d'autres portaient de petits drapeaux du Maroc et des pancartes antiracistes. Selon nos sources, des personnalités de la ville sont venues se mêler au cortège. Plusieurs collectifs, nombre d'entre eux formés spontanément sur les réseaux sociaux après la mort du jeune Marocain, dont l'assassinat a ravivé les plaies raciales du pays, ont appelé à envahir les rues de la ville. La justice espagnole compte inculper un homme âgé de 52 ans pour le meurtre d'un ressortissant marocain âgé de 39 ans, abattu de sang froid en fin de semaine dans un bistro en Murcie (ville universitaire située au sud-est de l'Espagne). Carlos Patricio devra répondre de crime raciste, la justice l'accuse d'avoir ciblé le jeune homme «à cause de sa race», de l'avoir visé avec une armé «ce qui a entraîné sa mort». L'homme accusé d'avoir tué (Y.B.) a proféré une insulte raciste avant et après avoir ouvert le feu, a dit l'enquêteur chargé de cette affaire qui a provoqué un grand émoi en Espagne. Selon nos sources, les membres de la famille du défunt ainsi que des marocains résidant à Murcie, ont organisé mardi 15 juin une marche solidaire, pour dénoncer «les crimes raciaux» et «la haine de plusieurs espagnols envers les marocains». Il est à noter que les proches de la victime insistent sur le caractère pacifique de tout type de protestation, afin d'éviter de tomber dans le piège de la violence. Ce n'est pas la première fois qu'un Marocain meurt de manière atroce en Espagne. Le décès en 2019 d'un jeune dans un centre pour mineurs en Espagne avait été classé comme «accidentel». Toutefois, la publication d'une vidéo troublante de sa mort a entraîné des appels à rouvrir le dossier et interdire la méthode utilisée pour l'attacher. Iliass Tahiri, 18 ans, est mort le 1er juillet 2019 dans le centre de Tierras de Oria, en Andalousie, où il était placé depuis deux mois. En janvier 2020, une juge d'instruction a prononcé un non-lieu, concluant à une mort «accidentelle». Mais des images de vidéosurveillance publiées au début de juin par le quotidien à large diffusion El País ne montrent aucune résistance violente du garçon pouvant justifier la «contention mécanique» utilisée à son encontre.