L'affaire remonte à juillet 2019. Un jeune marocain hébergé dans un centre pour mineurs en Espagne a trouvé la mort étouffé par plusieurs gardes de sécurité. Sa mère s'exprime. Les 637 pages du résumé secret de l'enquête sur la mort, le 1er juillet 2019, du jeune Iliass Tahiri dans le centre pour mineurs de Tierras de Oria (Almería) ont conduit le juge à conclure qu'il s'agissait «d'une mort violente accidentelle» et de clore le dossier. Cependant, la vidéo publiée par El País, le quotidien généraliste à grande diffusion en Espagne, montre comment les gardes de sécurité appliquent la soi-disant « contrainte mécanique prolongée » sur Tahiri avant sa mort, contredit les rapports et les déclarations qui font partie de l'enquête dirigée par la seule cour de Purchena. La famille du jeune homme a fait appel du dossier. Inconsolable, la mère de la victime a déclaré à Barlamane.com qu'elle n'avait joui d'aucun soutien de l'ambassade du Maroc en Espagne ni reçu aucun message de condoléance de la part des autorités marocaines. A Madrid, Karima Benyaich est restée aphone sur cette brûlante question qui a secoué l'opinion publique marocaine et internationale « comme si c'était l'ambassadeur d'un autre pays et non l'ambassadeur de Sa Majesté le Roi Mohammed VI ». La mère de la victime a déclaré qu'elle affrontait seule l'injustice du système judiciaire espagnol, qui a décidé en janvier 2020 de classer l'affaire, étant entendu qu'il n'y avait « aucune indication de responsabilité pénale » des gardiens dans la mort d'Iliass. « Les circonstances de mon fils sont plus atroces que celles de l'Américain George Floyd », a déclaré la mère d'Iliass, en pleurs « L'ambassade du Maroc n'a même pas pris en charge les frais de transport du corps de son fils et de son enterrement au Maroc, encore que Sa Majesté le Roi Mohammed VI ait donné l'ordre de couvrir les charges d'inhumation des dépouilles des défunts marocains en situation précaire et ne possédant pas d'assurance » a affirmé la mère d'Iliass. « Sans l'aide de ma mère, qui vit au Maroc, je n'aurais pas pu transporter le corps de mon fils pour l'enterrer au Maroc. » Cette dernière a tenu a remercier la presse espagnole, qui a fait exploser l'affaire en publiant des images des caméras de vidéosurveillance documentant la mort de son fils, ainsi que les médias marocains et les organismes de défense des droits humains qui la soutiennent encore. « Sans les médias, j'aurais mis le pavillon bas face à l'arbitraire et à la tyrannie ».