Les ministres des Affaires étrangères d'Espagne et de Belgique ont suspendu mercredi une conférence de presse conjointe à la suite de la décision du Tribunal de l'Union européenne de suspendre provisoirement la levée de l'immunité parlementaire de l'ancien président de la Catalogne Carles Puigdemont, rapporte Ara, média catalan. Les ministres des Affaires étrangères d'Espagne et de Belgique, en visite officielle à Madrid, ont suspendu une conférence de presse conjointe prévue mercredi soir après la décision du Tribunal de l'UE de faire bénéficier temporairement l'immunité à Carles Puigdemont, Antoni Comín et Clara Ponsat. Dans une ordonnance rendue mercredi, le vice-président du Tribunal de l'Union européenne, qui siège à Luxembourg, «suspend provisoirement» la levée de l'immunité parlementaire de Carles Puigdemont, Antoni Comín et de Mme Clara Ponsatí, selon un communiqué. Saisi le 26 mai en référé (en urgence) d'une requête en ce sens, il explique que ce «sursis à exécution» des levées d'immunité court jusqu'à l'adoption d'une prochaine ordonnance qui tranchera le cas en ayant pu intégrer les observations du Parlement, pas encore présentées à ce jour. Le Parlement européen a voté le 9 mars la levée de l'immunité des trois eurodéputés indépendantistes catalans à une large majorité de 400 voix contre 248. Carles Puigdemont, réfugié en Belgique depuis octobre 2017, avait dénoncé le 9 mars «un cas clair de persécution politique». Dans leur requête au Tribunal de l'UE, les trois élus indépendantistes ont soutenu qu'il existe «un risque réel et imminent qu'ils puissent être arrêtés et emprisonnés sur la base des décisions du Parlement, ce qui les empêcherait de représenter les citoyens de l'Union pour le reste de leur mandat». Ils ont notamment insisté sur le risque d'être arrêtés en France s'ils se rendent à Strasbourg pour participer à la session plénière qui s'ouvre le 7 juin.