Selon le site Terre des Juifs, «le médiateur de la République Karim Younes a été limogé de son poste parce que sa fille a épousé un Arabe israélien». Dans le contexte des manifestations contre le régime en Algérie, M. Younes a dirigé l'Instance nationale de dialogue et de médiation. Il était médiateur de la République du 17 février 2020 au 18 mai 2021. «Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a signé mardi deux décrets présidentiels, le premier mettant fin aux fonctions du médiateur de la République, Karim Younes et le second portant nomination de Brahim Merad à cette fonction, indique un communiqué de la Présidence de la République» avait noté laconiquement l'agence de presse algérienne avant d'ajouter que «le président a signé également un décret présidentiel portant nomination de M. Brahim Merad au poste de médiateur de la République». Tout ne se passe pas aisément en Algérie, où la responsabilité est un vain mot, où les partis, les ministères, les décideurs politiques eux-mêmes sont sous le contrôle incessant du régime. Des postes faits, refaits, détruits, des coteries ambitieuses déçues. Selon plusieurs observateurs, jamais classe politique en Algérie n'offrit moins d'unité, des divisions plus tranchées, des antipathies déclarées, des disputes nombreuses, des dislocations successives, des petits démembrements d'intérieur, qui amoncellent ruines sur ruines, débris sur débris. «Les raisons de ce limogeage brusque et surprenant n'ont aucun rapport avec des considérations politiques internes en Algérie comme l'affirment plusieurs médias algériens. A l'origine de ce limogeage, nous retrouvons un "mariage" qui a inquiété les autorités suprêmes de l'Etat algérien» note le site Terre des juifs. En Algérie, on parle du naufrage des institutions, et du laborieux et incertain enfantement des destinées futures du pays qui ne passera que par la dissolution du régime en place. «En effet, la fille de Karim Younès qui réside depuis plusieurs années en France a épousé au cours du mois d'avril dernier un "Arabe israélien", à savoir un ressortissant israélien d'origine palestinienne, a pu confirmer Algérie Part au cours de ses investigations. Ce mariage qui s'est déroulé à Paris n'a pas été du goût des services secrets algériens et de certaines officines du régime algérien notamment le ministère de l'Intérieur qui a chargé les Renseignements généraux (RG) de rédiger également un rapport accablant contre Karim Younes et ses connexions inquiétantes en France où il avait également résidé régulièrement ces dernières années avant d'occuper les devants de la scène politique à partir de 2019 à la suite des évènements du Hirak et la chute brutale du régime Bouteflika» renchérit la même source. La même source rapporte les craintes des services de sécurité algériens, qui estiment que «le mariage de la fille d'un haut responsable de l'Etat avec un Arabe israélien est une source potentielle de menaces pour la sécurité nationale». Un argument «étrange» qui «ne manquera pas de susciter une énorme polémique sur les véritables intentions des autorités algériennes d'autant plus que la fille de Karim Younès est établie à Paris en France et n'entretient aucune activité politique particulière vis-à-vis de l'Algérie», détaille la même source. «Le pouvoir algérien s'est lancé dans une véritable croisade contre toutes les personnes morales ou physiques qui ont entretenu de près ou de loin des rapports avec des entités ou des personnes issues de certains pays qualifiés officiellement "d'ennemis" de l'Algérie, à l'image du Maroc, la France ou Israël. Des Etats que le régime algérien accuse de soutenir des mouvements d'opposition politique en Algérie. Une immense propagande a été lancée à ce propos y compris par la Direction de l'Information et de la Documentation ou de la Communication du ministère de la Défense Nationale qui a produit des documentaires formulant de graves accusations à l'encontre de ses Etats étrangers», a-t-on précisé. Karim Younès, lui, a commenté officiellement son limogeage en invoquant d'autres raisons liées à son insistance sur «l'ouverture des portes du dialogue avec toutes les franges de la société». L'ancien médiateur de le république, a précisé, dans une déclaration faite, ce mercredi 19 mai 2021, au quotidien El Watan, n'avoir reçu aucune notification concernant son éviction, et qu'il a appris la nouvelle par «le bouche à oreille». Il regrette que «dans la nouvelle Algérie, on apprend son limogeage dans la rue ! Autres temps, autres mœurs. Le principal concerné n'est pas informé. C'est terrible» a-t-on rapporté.