Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a ordonné aux directeurs des entreprises du secteur public marchand spécialisées dans les assurances de rompre les contrats conclus avec des sociétés marocaines «pour la simple raison que le Maroc est considéré officiellement comme l'ennemi de l'Etat algérien». Pour Algérie Part, ce communiqué de la Présidence algérienne, «pire qu'un document de propagande idéologique», «mélange l'économie avec la politique en critiquant vivement les deux plus importantes sociétés publiques d'assurance». Cette hostilité déclarée et assumée publiquement est inédite dans l'histoire économique récente des pays du Maghreb, relève le média qui explique que la Compagnie algérienne d'assurance et de réassurance (CAAR) ainsi que la Société algérienne d'assurance (SAA) utilisent un progiciel développé par une entreprise marocaine. Un logiciel professionnel sûr exploité par pas moins de cinquante compagnies d'assurances en Afrique qui permet uniquement d'effectuer plusieurs tâches bien spécifiques à un domaine d'activité précis qui est «l'assurance». Selon le média algérien d'investigation et de décryptage, «les menaces de la Présidence algérienne relèvent d'un pur et grossier populisme». «La Présidence algérienne confond ainsi entre la logique économique et la propagande idéologique. Il compromet ainsi dangereusement le fonctionnement des deux plus importantes compagnies étatiques d'assurance du pays», détaille le média. Ces derniers temps, les concepts de la «main de l'étranger» et de «la théorie du complot extérieur» sont revenus en force en Algérie. Le régime tente de focaliser le regard du peuple algérien sur un ennemi fictif étranger afin de justifier son échec cuisant de la gestion de la crise sociale, politique et économique, aggravée par la pandémie de coronavirus, que traverse le pays. En effet, le gouvernement a du mal aujourd'hui à contenir la crise sociale, à juguler l'inflation, à stabiliser la monnaie nationale et à sauvegarder l'emploi et le pouvoir d'achat des citoyens.