Dans une initiative étonnante, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune a adressé une sévère mise en garde au Premier ministre, aux membres du gouvernement et aux directeurs des entreprises du secteur public marchand suite à des rapports faisant état de contrats signés avec des firmes marocaines. Tebboune, a ordonné à aux entreprises algériennes publiques et privées de «résilier immédiatement » tous les contrats en cours avec les pays « ennemis de la nation ». Dans sa circulaire le président algérien a cité deux établissements financiers publics spécialisés dans les assurances et qui sont en relation avec des entreprises marocaines et un opérateur de téléphonie mobile privé qui a confié ses opérations publicitaires à des sociétés, qui selon ses propos sont «proches de lobbies étrangers anti-algériens». Noyé dans les théories complotistes, le président a précisé que «ces relations, engagées sans concertation, se traduisent, on peut s'en douter, par la mise à la disposition d'entités étrangères de données et d'informations sensibles qui peuvent porter atteinte aux intérêts vitaux de notre pays et à sa sécurité». Il s'agit de la Compagnie algérienne d'assurance et de réassurance (CAAR) et la Société nationale d'assurance (CNA), ainsi que l'opérateur téléphonique et provider d'internet semi-public Djezzy.
L'ordonnance présidentielle a été transmise à tout l'exécutif algérien, dont le ministère des Finances pour qu'il avorte sur le champ tous les transferts de dividendes liés à ces contrats. Abdelmadjid Tebboune a particulièrement mis en garde son gouvernement et les chefs d'entreprises algériennes pour qu'elles se conforment à cet ordre sous peine de sanctions judiciaires. Selon des médias algériens, Tebboune aurait exigé des entreprises de son pays de faire preuve « de responsabilité et de circonspection dans leurs relations avec les partenaires étrangers, en veillant en toutes circonstances à la préservation des intérêts supérieurs de l'Etat ».
Il est à noter que la décision brusque du président algérien risque de chambouler le tissu économique de son pays, du fait que bon nombre d'entreprises marocaines, opérant entre autres dans les métiers liés à la finance ou encore les nouvelles technologies, ont des contrats avec des entreprises algériennes depuis de longues années.